Parution de la traduction en arabe de « L’art contemporain arabe : prolégomènes »

31 juillet 2003 - 11h32 - Culture - Ecrit par :

La traduction en arabe de l’essai : « L’art contemporain arabe : prolégomènes » de l’écrivain Abdelkébir Khatibi est parue récemment aux éditions « Okaz ».
Le livre, traduit par Farid Zahi, renferme, outre une conclusion et un index des noms des peintres étrangers cités, sept parties intitulées « Prémices », « De l’orientalisme à l’occidentalisme », « Métamorphoses », « Primature du signe », « Les singuliers de l’art », « L’abstraction » et « De la sculpture à la vidéo ».

Dans cet essai illustré de 23 tableaux d’artistes marocains, algériens, syriens, libanais, irakiens, palestiniens, égyptiens et jordaniens, l’auteur fait savoir qu’il a opté pour une approche qui repose sur le fait de « penser le temps et l’espace en leur dimension polycentrique, histoire, géographie et art conjugué ».
« C’est après avoir mis en valeur les traits majeurs d’une civilisation déterminée qu’on se donne les moyens de la comparer à d’autres » car « la comparaison vient après la distinction », ajoute l’écrivain.

Pour Khatibi, la contemporanéité est « une coexistance de plusieurs types de civilisations » et constitue en soi « un nœud de plusieurs identités plastiques » et « un tissage d’images et de signes ».

L’écrivain évoque, par ailleurs, la visite au Maroc en 1832 du peintre Delacroix, qui était capté par la lumière du Royaume, les sènes de la vie quotidienne, l’architecture et les objets divers, sans toutefois se préoccuper de la civilisation locale ni de ses paradigmes d’art. Tel ne fut pas le souci de Paul Klee ou de Henri Matisse qui furent attentifs notamment aux « traits artistiques de cette civilisation de signe, à l’autonomie de la couleur et aux puissances de l’ornementation aux plans et aux murs », écrit l’auteur.

M. Khatibi aborde, en outre, la miniature, l’îcone et leur magie, la sculpture de facture académique, citant à ce propos, l’œuvre du miniaturiste algérien Mohamed Racim qui constitue une sorte de « bi-pictura où les civilisations dialoguent ».
Dans le volet « Primature du signe », Khatibi donne une classification simplifiée des civilisations, qui consiste en trois grands modèles : « les civilisations de l’image » (européennes et ses prolongements aux Amériques), celles du « signe » (civilisation hindoue, chinoise et islamique) et les civilisations du rythme (africaine).

L’écrivain met l’accent, dans la partie « Les singuliers de l’art », sur l’art dit « naïf, spontané, primordial, populaire sinon primitif ou archaïque, instinctif, brut », citant à titre d’illustration l’Algérienne Baya et les Marocains Chaïbia Tallal, My Ahmed Idrissi et Abbas Saladi.

Dans « L’abstraction », A. Khatibi rappelle la création en 1938 au Caire du groupe « Art et Liberté » par l’écrivain Georges Heinein et la réalisation par Indji Aflatoon de « l’alliance rêvée entre l’art et la révolte politique », citant des expériences d’artistes marocains tels que Farid Belkahia, Najia Mehadji, Jilali Gharbaoui et Mohamed Kacimi.

Il s’est en outre arrêté sur les créations des artistes libanais Chaouki Choukini et Mona Hatoum, de l’Irakien Mehdi Moutashar ainsi que sur l’œuvre photographique du Marocain Touhami Ennadre.
Né en 1938 à El Jadida, A. Khatibi, romancier, poète, sociologue et critique d’art, est l’une des voix majeures de la littérature maghrébine.

Son doctorat soutenu en 1968 constitue la première thèse sur le roman maghrébin.
A. Khatibi, qui a dirigé l’Institut de sociologie de Rabat jusque sa fermeture en 1970 et le « Bulletin économique et social du Maroc » qui devient en 1987 « Signes du présent », est l’auteur notamment des livres « Le roman mghrébin d’expression arabe et française depuis 1945 » (1965), « La mémoire tatouée » (1971), « L’art calligraphique arabe » (1976) et « Amour bilingue »(1983).

Lematin.ma

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