Après près de 5 ans de cavale, Miloud T. s’est rendu à la police en mars dernier et a été écroué, rapporte La République du centre. Mardi, il est jugé devant le tribunal de judiciaire d’Orléans. Il est cité dans une affaire de trafic de stupéfiants. Les faits qui lui sont reprochés remontent à 2017. Lors des perquisitions réalisées au printemps, mais aussi le 2 octobre, 1200 kilos de cannabis et 800 grammes de cocaïne avaient été saisis. Le lendemain, Miloud s’enfuit au Maroc. « Je suis allé aux fiançailles d’un cousin, qui avait insisté », assure-t-il à la barre. Cette explication est loin de convaincre la présidente du tribunal Elsa David. « En laissant votre famille, notamment votre bébé prématuré ? », lui demande-t-elle. « Il allait régulièrement à l’hôpital, ma famille ne pouvait pas venir », répond-il. « Et pourquoi ne pas être revenu à l’issue ? », enchaîne la présidente du tribunal. « Mon compte a été bloqué par la police, j’ai entendu qu’on voulait me mettre une affaire de stups sur le dos. J’ai paniqué, eu peur de la prison », explique encore le prévenu.
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Le lendemain de son départ, la police a effectué une perquisition à son domicile et a retrouvé 410 euros et 95 grammes de cannabis. Son avoir en banque s’élevait à 16 000 euros. De plus, Miloud « a été vu cinq fois en compagnie d’un autre protagoniste de l’affaire », condamné en 2019 comme d’autres à des peines allant jusqu’à dix ans de prison et 100 000 euros d’amende. Le prévenu justifie sa présence par le fait qu’il l’avait rencontré pour obtenir sa consommation personnelle. Sans preuves formelles, le procureur Christian Magret requiert trois ans de prison et un maintien en détention pour association de malfaiteurs. « On n’a pas assez d’éléments pour dire qu’il est la tête de réseau, mais assez pour l’association de malfaiteurs, car il est toujours au bon endroit au bon moment », avance-t-il. « Un juge n’écrit pas un récit, mais le ministère public l’a fait », avance pour sa part l’avocat de Miloud.
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Le tribunal rend son verdict : le prévenu écope de deux ans de prison ferme, d’un maintien en détention et d’une confiscation de 16 000 euros, des “économies”réalisées, car il vivait chez sa mère » pour les faits « ultérieurs à mai 2017 ».