Maroc : un guide pour mieux comprendre l’extradition
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Des experts de l’ONU se disent profondément préoccupés par la possible extradition par le Maroc d’un demandeur d’asile ouïgour vers la Chine et font un plaidoyer dans ce sens. Ils alertent sur les conséquences que cela pourrait engendrer.
« Nous sommes profondément préoccupés par la décision rendue aujourd’hui (mercredi 15 décembre) par la Cour de cassation marocaine autorisant l’extradition de M. Aishan vers la Chine, malgré le risque de graves violations de ses droits humains, à la fois pour son appartenance à une minorité ethnique et religieuse et pour sa prétendue affiliation à une organisation terroriste », ont déclaré les experts dans un communiqué.
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Également connu sous le nom d’Idris Hasan, Yidiresi Aishan avait été arrêté en juillet dernier à l’aéroport Mohammed V de Casablanca puis incarcéré à la prison de Tiflet parce qu’il « faisait l’objet d’une notice rouge émise par Interpol, en raison de ses soupçons d’appartenance à une organisation figurant sur les listes d’organisations terroristes ». En vertu de l’article 120 du Code pénal chinois, les autorités chinoises accusent le militant ouïgour d’avoir rejoint le groupe terroriste Mouvement islamique du Turkestan oriental ainsi que d’avoir mené ou participé activement à des activités terroristes présumées.
Selon les experts de l’ONU, Idris court un grand risque d’être torturé à son retour en Chine. Chaque fois qu’il existe des « raisons substantielles » de la probabilité de torture dans le pays de destination, aucun État n’a le droit d’expulser, de renvoyer ou d’éloigner d’une autre manière un individu de son territoire, estiment-ils. Il s’agit selon eux d’un ensemble cohérent de violations flagrantes ou massives des droits de l’homme. « Ce processus d’extradition se déroule sans aucune forme d’examen individuel et d’évaluation des risques, ce qui viole de manière flagrante l’interdiction absolue de l’extradition en vertu du droit international des droits de l’homme et des réfugiés », ajoutent-ils.
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Ces experts indépendants estiment encore qu’en tant que demandeur d’asile au Maroc, Yidiresi Aishan devrait être protégé contre l’extradition ou le retour forcé en Chine, jusqu’à ce que son statut de réfugié soit décidé. Très préoccupés par la situation du ressortissant ouïgour, ils entendent continuer de dialoguer avec les autorités pour garantir le plein respect de l’interdiction absolue d’extradition en vertu du droit international des droits de l’homme et des réfugiés.
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