L’avis de Salima Saa sur la pertinence de la création d’un ministère en charge de l’égalité semble avoir changé, ou du moins, évolué. Elle a été nommée secrétaire d’État à l’égalité entre les femmes et les hommes au sein du gouvernement de Michel Barnier, dévoilé samedi. Pourtant, il y a douze ans, elle avait exprimé son opposition à la création d’un ministère des Droits des femmes, rappelle Huffpost.
« On est à l’écoute des femmes plus que des militantes. Un ministère des Droits des femmes, je trouve ça ridicule en 2012, pas moderne ! », avait déclaré en 2012 Salima Saa, en qualité de porte-parole adjointe de la campagne de Nicolas Sarkozy à l’élection présidentielle de cette année-là. Ces propos ont été ramenés sur la place publique après son entrée au gouvernement Barnier.
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Celle qui succède à Aurore Bergé hérite d’un secrétariat à l’égalité placé, non sous la tutelle directe du Premier ministre, mais plutôt du ministre des Solidarités, de l’autonomie et de l’égalité entre les hommes et les femmes, dirigé par Paul Christophe. Un homme à la tête du département en charge de l’égalité, une première depuis 2017 que ce secrétariat a été créé.
Pour les militantes féministes, il s’agit d’un « recul » inquiétant. Mieux, la compétence de Salima Saa à ce poste soulève des questionnements et des craintes, vu qu’« aucune mention d’une éventuelle expérience ou d’un engagement » en faveur des droits des femmes n’est mis en lumière sur son profil LinkedIn, fait observer Libération. « Les chantiers sont nombreux, on attend une feuille de route et des moyens ambitieux », a souhaité pour sa part l’ex-députée Albane Gaillot dans un post sur X.