L’hebdomadaire français Marianne (numéro 1407) a été interdit de distribution au Maroc, en raison d’un dessin caricatural jugé offensant pour le prophète Mohammad.
Dans la soirée du mardi, Mustapha Hormatallah, reporter de l’hebdomadaire Al Watan Al An, a été remis en détention à la prison de Oukacha. Quelques jours auparavant, le pourvoi en cassation interjeté par ses avocats avait été rejeté par la Cour suprême de Rabat. Hormatallah avait été condamné en août à huit mois de prison après la publication de son article sur “Les rapports secrets derrière l’état d’alerte au Maroc”.
En septembre dernier, après 53 jours d’emprisonnement, la Cour d’appel de Casablanca lui a accordé la liberté provisoire et sa peine a été réduite à sept mois, ce qui avait été interprété à l’époque comme un signe d’apaisement de la part des autorités.
Dans leur communiqué, le Syndicat national de la presse marocaine (SNPM) et Reporters sans frontières (RSF) déclarent leur consternation et appellent à la libération immédiate et sans conditions de Mustapha Hormatallah.
De son côté, Saïd Essoulami, le directeur du Center For Media Freedom, Moyen-Orient et Afrique du Nord, renchérit : “Mis à part une grève de la faim pour attirer l’attention du roi et obtenir sa grâce, je ne vois pas de quel autre recours dispose aujourd’hui Mustapha Hormatollah”.
Khalid Naciri, ministre de la communication et porte-parole du gouvernement, nous a pour sa part déclaré : “La justice a suivi son cours. Cela dit, et à titre personnel, j’estime qu’en matière de délits de presse, les peines privatives de liberté doivent être gérées avec une plus grande circonspection”.
En attendant, Mustapha Hormatallah devra purger le reliquat de sa peine, cinq mois et 17 jours.
Source : TelQuel
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