C’est plus clair que jamais. La liberté d’expression au Maroc laisse trop de points de suspension. Dès qu’une affaire s’achève, une autre reprend. Toujours sous les verrous, Mustapha Hormatallah, journaliste à l’hebdomadaire Al-Watan Al-An, entame une grève de la faim du 2 au 4 mai courant pour protester contre son emprisonnement jugé d’« injuste ».
Le journaliste pointe du doigt la politique de l’indifférence des autorités concernées relative à la revendication des organisations nationales et internationales des droits de l’Homme en faveur de sa libération. Car, depuis son incarcération, le 17 juillet 2007, toutes les demandes de remise en liberté du journaliste ont été rejetées. Pourquoi ? Personne ne le sait jusqu’à maintenant. Le mystère plane toujours sur ce dossier. Les analyses et les points de vue divergent.
Dans ce sens, le Syndicat marocain de la presse nationale organise samedi 3 mai 2008 à 11h à Casablanca, un sit-in devant le siège de l’hebdomadaire Al-Watan Al-An. Et ce, dans le but d’exprimer son entière solidarité avec le journaliste Hormatallah et demander ainsi sa libération immédiate et inconditionnelle.
Pour Abderrahim Ariri, 43 ans, directeur d’Al-Watan Al-An, l’affaire a été fabriquée et montée de toutes pièces. « L’emprisonnement de notre collègue Mustapha Hormatallah est inique. Nous entendons, à travers ce sit-in, éveiller les consciences et attirer l’attention de l’opinion publique et des autorités sur cette affaire qui véhicule une mauvaise image de notre pays », nous confie-t-il.
Dans la même optique, Abderrahim Ariri a contacté Ahmed Herzenni, président du Conseil consultatif des droits de l’Homme, mercredi 30 avril 2008. Il a même sollicité l’autorité « symbolique » du ministre de la Justice Abdelwahed Radi lui demandant d’intervenir pour mettre un terme à cette atteinte à la liberté d’expression.
Source : Libération - Ayoub Akil