C’est avec un sentiment mêlé de lassitude et de colère que les Marocains résidant à l’étranger (MRE) vont commencer à débarquer dans les ports marocains dans les prochains jours.
C’est connu, dès que les Marocains résidents à l’étranger ont des vacances, leur premier réflexe est de rentrer au pays. Tout le monde le sait désormais, sauf les autorités d’Algérisas. Dans cette localité du sud de l’Espagne, rien n’a été prévu pour faciliter le passage d’une dizaine de milliers de ressortissants marocains qui ont choisi de revenir célébrer l’Aïd Al Adha et les fêtes de fin d’année au Maroc. Du coup, nombreux sont ceux parmi eux qui avaient dû attendre plus de deux jours avant de pouvoir embarquer.
Les causes sont multiples. D’une part, le système d’interchangeabilité des billets entre les différentes compagnies de transports maritimes assurant la traversée entre le Maroc et l’Espagne n’était pas opérationnel. Ce système n’est appliqué que pendant l’opération de transit qui se déroule du 15 juin au 15 septembre de chaque année.
D’autre part, le personnel du port d’Algérisas et des agents des services de sécurité espagnols sont partis, pour la plupart, en vacances pour célébrer les fêtes de Noël. « Après eux le déluge, doivent-ils se dire », commente l’un des MRE.
Du reste, les mauvaises conditions climatiques n’avaient rien arrangé à la situation. Les services météorologiques enregistraient des vents de plus de 70 Km/h et des vagues de 3 mètres, provoquant la suspension des rotations des navires rapides entre l’Espagne et le Maroc.
Par ailleurs, la décision de la compagnie maritime Acciona Transmediterranea de maintenir à quai son navire « Las Palmas de Gran Canarias » dans le port de Sebta pour des « problèmes techniques » a compliqué davantage la situation. Ce transbordeur était le seul qui pouvait effectuer la liaison entre Algésiras et Sebta.
Dans l’ambiance électrifiée de l’attente, les quelques éléments des forces antiémeutes espagnoles qui n’étaient pas encore en vacances, n’ont pas chômé. Ils ont vite fait d’intervenir jeudi 20 décembre courant l’après-midi de manière brutale contre les milliers de Marocains qui ont voulu manifester leur colère après avoir trop attendu.
« Les forces antiémeutes et des éléments de la Garde civile (gendarmerie) ont matraqué les passagers à l’intérieur de la salle d’embarquement », témoigne un passager. Finalement, des contacts au niveau ministériel entre les deux pays ont permis l’entrée en vigueur exceptionnelle du système d’interchangeabilité des billets. Ce qui a permis de débloquer progressivement la situation.
Maintenant, il va falloir tout prévoir pour le retour !
Le Reporter - Mohamed Zainab
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