L’étincelle est partie du Canada. La consul générale du Maroc a Montréal aurait « pris sur elle de proposer la candidature de deux personnes pour siéger au Comité d’orientation du Fincome sans avoir consulté la communauté marocaine installée dans ce pays ». Contactée par L’Economiste, elle est restée injoignable même en tenant compte du décalage horaire. Le président de l’Association des Marocains de l’Ontario, Mohamed Bouchahma, a estimé dans une lettre au consul, dont L’Economiste détient une copie, que « cette approche ne traduit ni la volonté ni le discours officiel qui se veulent porteurs d’une ouverture et d’une nouvelle ère de démocratie et de citoyenneté participative ». D’autres associations en Europe n’auraient pas non plus été consultées. Certains de leurs membres, présents à la journée d’étude organisée jeudi dernier, à Rabat, sur le projet de création d’un Conseil supérieur des MRE, ont affirmé tout ignorer du projet Fincome.
Légitimes récriminations dont la cause principale serait l’absence de toute information ou communication concernant cette initiative gouvernementale. A qui incombe la faute ?. Auprès du secrétariat d’Etat chargé des MRE, on insiste sur le fait que ce département a « seulement été un intermédiaire et que tout le projet est piloté par le Premier ministre qui veille en personne à son exécution ».
Le « Fincome n’est ni une association ni une amicale de résidents marocains à l’étranger », tient à souligner un des responsables du projet. La précision est de taille. Certains MRE avaient fait un amalgame entre le projet de Fincome et celui du Conseil supérieur des Marocains résidant à l’étranger. Or ce sont deux entités différentes l’une de l’autre même si elles concernent toutes les deux les Marocains installés à l’étranger, indique-t-on. En outre, on tient à préciser qu’il y aura à la tête du Fincome un Comité d’orientation et non un Conseil d’administration comme certaines personnes avaient cru comprendre, ajoute la même source. Ce comité sera constitué de partenaires publics et privés et comptera également 25 membres de la communauté marocaine installée à l’étranger.
Des membres qui ne seront pas élus, mais sélectionnés sur la base de leurs CV envoyés par les représentations diplomatiques du Maroc. Déjà, une commission du département en charge des MRE a fait un premier tri. Elle a retenu une quarantaine de CV qui ont été soumis au Premier ministre. C’est ce dernier qui choisira ceux des 25 membres qui seront appelés à siéger au Comité d’orientation. Il n’y aura pas non plus de quotas par pays ou région comptant des résidents marocains.
Une autre précision : les compétences qui seront retenues sont exclusivement des chercheurs, des universitaires opérant dans tous les domaines et secteurs d’expertise. Cela va de l’ingénierie du développement au BTP en passant par les technologies de l’information.
Rencontre de compétences
La première rencontre des compétences marocaines à l’étranger aura lieu les 25 et 26 mai à Casablanca à l’initiative de la Primature. Quelque 200 compétences installées dans différents pays d’Europe et d’Amérique auraient déjà confirmé leur participation, apprend-on de bonne source. Des invitations ont également été adressées à 2.000 compétences vivant et travaillant au Maroc pour prendre part à cette manifestation initiée par la Primature.
L’Economiste - Jamal Eddine Herradi