Suite à la décision de la justice espagnole de retirer la garde des enfants à une famille marocaine établie dans le nord du pays, le ministère des Affaires étrangères a tenu à commenter cette décision et fournir quelques détails.
Le Conseil consultatif des droits de l’homme (CCDH) poursuit son programme de consultation pour préparer le terrain à la création d’un Conseil supérieur des communautés marocaines résidentes à l’étranger. Le CCDH a été chargé par le Souverain en septembre 2006 d’élaborer un avis concernant ce sujet. « Quatre ateliers thématiques sont programmés, à raison d’un par mois », précise Driss El Yazami, membre du conseil.
Ces rencontres, regroupant chaque fois une centaine de participants, sont consacrées aux principales problématiques de l’émigration. « Femmes marocaines et immigration » a fait l’objet d’un séminaire tenu la semaine dernière auquel ont pris part près de 120 participants, en majorité des femmes, issus de pays d’accueil comme la France, Belgique, Italie, Pays Bas et Espagne. Le choix de ce thème est justifié par les mutations profondes de la question de la migration durant ces deux dernières décennies. « Jusqu’à la fin des années 70, celle-ci était essentiellement masculine. Le départ des femmes et des enfants se faisait dans le cadre du regroupement familial. Mais ces dernières années, on assiste à une féminisation de l’immigration », rappelle El Yazami. Aujourd’hui, les femmes représentent près de la moitié de la diaspora marocaine. Outre cet aspect quantitatif, la migration a contribué également à l’émergence d’une génération de femmes marocaines responsables au niveau des pays d’accueil dans différents domaines (économique, politique et social).
« Cette rencontre a été une occasion pour dresser un état des lieux sur la contribution de la femme marocaine dans ces pays », souligne Bouchra Halloufi, journaliste en Espagne, qui a présidé la table ronde sur l’action politique et associative programmée dans le cadre de ce séminaire. Pour elle, ce débat a permis de constater que la situation change d’un pays à l’autre. En France, les choses sont bien avancées par rapport à l’Espagne. « Mais on y relève toutefois un début d’implication des Marocains et des femmes en particulier dans le travail associatif et politique », nuance-t-elle. Par contre, en Italie, la situation reste encore figée du fait que la plupart des femmes marocaines installées dans ce pays sont issues d’un milieu très défavorisé. Ce qui les oblige à exercer des métiers pénibles et souvent dans la clandestinité afin d’assurer leurs besoins élémentaires.
La création d’un réseau, mettant en contact les femmes marocaines à l’étranger et celles installées au Maroc opérant dans les domaines politique et associatif, a été parmi les recommandations principales du séminaire.
Enfin, selon El Yazami, la femme marocaine à l’étranger est très attachée à son pays d’origine. « Avec ses transferts, elle participe à faire sortir de la pauvreté plus de 1,2 million de personnes en contribuant aux dépenses de la nourriture, de la santé et de l’éducation de sa famille restée au pays ».
Implication au développement
Dans le cadre de l’implication des MRE dans le développement économique et social de leur pays, le département de Nouzha Chekrouni, ministre déléguée chargée des marocains résidents à l’étranger, est en train de préparer l’organisation, dans les semaines prochaines, d’un salon appelé « Filcome ».
Il s’agit d’élaborer une base de données sur les besoins du pays et les potentialités en compétences financières et en savoir-faire de la diaspora marocaine.
L’Economiste - Nour Eddine El Aissi
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