La participation politique des MRE étant acquise, il restera à lui donner un contenu. C’est le débat lancé, via une plate-forme, par le Congrès mondial des citoyens d’origine marocaine plus connu sous le nom "Congress".
Cette plate-forme d’une vingtaine de pages, fruit d’une réflexion initiée à Rabat dernièrement, comporte des propositions susceptibles de faire réussir cette phase "transitoire" comme l’affirment les auteurs de ce document. Ils prônent d’abord d’écarter les amicales, mais aussi les partis politiques.
Les premières, estime le Congress, font partie d’un passé avec quoi il est temps de rompre alors que les deuxièmes ne justifient pas d’une réelle implantation dans les pays d’accueil et risqueraient d’entraver le bon déroulement du processus électoral devant déboucher sur une représentation des MRE à la Chambre des députés comme l’avait annoncé Sa Majesté le Roi Mohammed VI lors du discours du 6 novembre 2005.
Le Congress fournit une alternative en avançant la proposition que les représentants des MRE au Parlement soient élus parmi les membres, élus également, du Conseil supérieur de la communauté marocaine à l’étranger (CSCME).
Cette ONG explicite sa proposition en affirmant qu’il serait possible d’élire les membres des conseils régionaux de la communauté marocaine à l’étranger selon les circonscriptions et le nombre des MRE. Ces derniers, à leur tour, éliront leurs représentants au sein des membres élus du CSCME. En fin de compte, les membres élus du CSCME éliront à leur tour ceux qui iront représenter les MRE à la première Chambre.
Le Congress va jusqu’à établir une simulation qui donne près de 100 membres élus pour le CSCME et d’où seront issus des parlementaires qui pourraient créer un groupe à l’image de l’opportunité donnée aux partis politiques. Le Congress, dans sa plate-forme, un véritable plaidoyer, estime que les parlementaires MRE doivent représenter 10 % du total des membres de la Chambre des députés du moment qu’ils seront élus par près de 3,2 millions de Marocains résidant à l’étranger.
Pour la constitution des conseils régionaux de la communauté marocaine à l’étranger, l’ONG propose aussi l’adoption du vote par correspondance, mais aussi du vote électronique pour permettre une grande participation des Marocains de la diaspora. Elle préconise aussi, dans tout le processus, de veiller aux équilibres susceptibles d’associer tout le monde en veillant à une représentation adéquate des jeunes générations, des femmes et des associations.
Pour ces conseils régionaux, le Congress dit opter pour le scrutin de liste à travers des listes présentées par les associations des Marocains résidant à l’étranger, mais aussi par les "indépendants" engagés pour les intérêts de la communauté.
Au préalable, cette ONG demande que soit assurée la neutralité des services consulaires marocains dans les pays d’accueil, mais aussi à ce qu’ait lieu une "rupture sémantique" de manière à désigner désormais les Marocains de la diaspora de "Citoyens marocains à l’étranger" (CME) au lieu de MRE.
Plus d’infos : Congress
Mohamed Boudarham - Aujourdhui.ma