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Les MRE actifs dans leurs différents pays d’accueil en Europe subissent sans discrimination les lois d’un marché de travail segmenté qui les confinent dans des activités. La dernière enquête du Haut-commissariat au Plan sur « l’insertion socio-économique dans les pays d’accueil » par l’accès au marché du travail aura permis d’apprécier la participation différenciée de nos compatriotes dans la création de richesses de ces économies. Quelles sont les branches d’activité qui les occupent ? Quel est leur niveau de qualification ou encore la régularité de leur emploi ? Sont-ils mobiles et dans quelles conditions travaillent-ils ?
La belle révélation de l’enquête porte sur le taux d’activité des MRE âgés de 15 ans et plus. Ils étaient plus de 57,1% en 2005 sur un total de 3 millions de MRE, selon les statistiques du ministère des Affaires étrangères, dont plus de 2,8 millions avaient 15 ans et plus.
A noter que les MRE hommes avec 74,6% sont plus actifs que les femmes, 34,7%. Même le taux de chômage estimé par l’enquête à 8,2% affecte plus les MRE femmes. Une fine analyse des enquêteurs du HCP a permis de cerner l’origine de ces écarts. Le mariage comme la fécondité sont des facteurs influents sur l’activité économique et l’insertion de nos ressortissants installés en Europe.
En atteste le zoom sur « les vivant seuls ». Ces derniers sont pleinement actifs, relève l’enquête, avec 98,1%. En couple sans enfants, les deux conjoints participent fortement au marché du travail. Ils sont 88,9% chez les hommes et 46,8% chez les femmes. D’ailleurs, les enquêteurs relèvent que « l’avènement des enfants réduit considérablement l’activité des femmes, soit 32,5% contre 68,9% chez les hommes ».
Les détails de l’enquête montrent également que près de 1/4 des actifs n’a aucun diplôme et que plus de la moitié (56,2%) sont seulement titulaires d’un diplôme d’enseignement fondamental ou de l’enseignement secondaire. Ils sont 12,6% diplômés de l’enseignement supérieur. Plus de 2,7% ont un diplôme de technicien et 3,9%, un diplôme de qualification assimilé. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les MRE les mieux insérés dans le marché du travail sont pour 62,5% nés au Maroc contre 42,2% pour ceux qui sont nés à l’étranger. De même, ils sont 59% à détenir la nationalité marocaine.
Selon les branches d’activité, les MRE actifs dans leurs différents pays d’accueil se recrutent pour 50% dans le tertiaire. Ils sont 26% dans l’industrie, y compris l’artisanat. Le BTP enrôle 16,8% des MRE actifs tandis que l’agriculture (malgré le système de main-d’œuvre saisonnière mis en place par le gouvernement espagnol), la forêt et la pêche restent le secteur le moins attrayant pour les MRE. Ils sont à peine 7,2%. Plus de 32,7% des MRE actifs n’ont aucune qualification et 15,9% sont des ouvriers non qualifiés. L’Espagne et l’Italie sont leurs pays de résidence. Les cadres représentent 9,3% des MRE actifs. Exceptés les ouvriers, les MRE actifs en Europe sont peu mobiles, voire pas du tout.
Plutôt des ouvriers
Selon les professions principales, la répartition des MRE actifs montre que 71% sont employés dans des professions de faibles qualifications. Ils sont artisans et ouvriers qualifiés des métiers artisanaux (24,5%). Les ouvriers non agricoles, manutentionnaires (18,6%), les employés (18%) et les cadres moyens (10,2%). Ils ne sont que 7,5% à exercer une profession exigeant des niveaux élevés de qualification tels que « membres des corps législatifs, élus locaux, responsables hiérarchiques de la fonction publique, directeurs et cadres de direction d’entreprises, cadres supérieurs, membres des professions libérales ». Tout compte fait, ils sont à 90% salariés.
Source : L’Economiste - B. T.
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