Disparu le moyen standing au Maroc ?

7 avril 2008 - 18h41 - Economie - Ecrit par : L.A

A voir la foule qui s’est précipitée au salon Sakane Expo, organisé à Marrakech du 3 au 6 avril, l’immobilier se porte bien. Pour cette 1ère édition, le salon a accueilli une cinquantaine d’exposants et près de 20.000 visiteurs. Crise ou pas, le rêve d’acquérir une maison et dénicher la bonne affaire est toujours présent chez les ménages.

Organisé sous l’égide du ministère de l’Habitat par TM Développement, en partenariat avec l’association des promoteurs immobiliers de Marrakech, ce salon a ciblé institutionnels, promoteurs, professionnels du secteur et particuliers… « L’idée est de créer une plateforme de rencontre entre les différents intervenants et d’offrir un panorama complet à tous ceux qui souhaitent investir ou devenir propriétaires », indique Mounir Tazi, de TM Développement. Ainsi, tout ce qui compte dans ce secteur était au rendez-vous : Samanah, Addoha… A noter aussi la présence de nouveaux entrants, comme le groupe Menara Prefa, spécialisé dans les matériaux de construction. Ce dernier démarre très fort, avec 5 sociétés, dans la promotion immobilière.

Sakane Expo a été aussi l’occasion pour les promoteurs de taille moyenne, comme le groupe Benabderrazik, de présenter leurs projets dans le moyen standing, ou encore Al Amane qui lance son programme Al Manzil El Jadid.

Le concept appliqué à ce salon est basé sur une exposition, des journées d’études et des soirées de relations publiques. « Soit un environnement propice pour concrétiser des affaires. Nous avons tenu à ce que toutes les régions soient présentes afin que le consommateur ait largement le choix », note Tazi.

Le choix de Marrakech pour abriter ce salon s’est imposé de par ses infrastructures. Mais le salon, qui s’inscrit dans la continuité avec une édition annuelle, a de grandes ambitions. Des versions à l’international sont envisagées. « Pourquoi pas ? L’immobilier au Maroc s’adresse de plus en plus à des acheteurs étrangers », note Youssef Mouhy, cofondateur de Sakane Expo.

Par ailleurs, cette manifestation est arrivée à point nommé. En effet, le secteur connaît des perturbations et certains parlent même de crise. Et ce n’est pas particulier à Marrakech. Selon les banquiers, les demandes de crédit immobilier stagnent depuis mars. « Et les taux de crédit n’y sont pour rien », observe ce commercial de Wafa Immobilier. De nombreux organismes de financement ou bancaires ont maintenu des taux de crédit aux alentours de 5%.

« Le secteur souffre de l’inadéquation entre l’offre et la demande. L’offre est plus importante dans le haut standing et les ménages moyens plus nombreux », explique Adil Bouhaja, président de l’association des promoteurs immobiliers de Marrakech. « Le moyen standing en revanche n’existe presque plus », poursuit-il. D’ailleurs, les unités construites dans cette catégorie sont vendues au prix du haut standing. Ce qui sème la confusion. Les prix devenant dissuasifs, les acquéreurs attendent. Ce qui est sûr, c’est que les promoteurs ne sont pas en position de force. Tant mieux car au Sakane Expo, les prix d’appels étaient d’ailleurs beaucoup plus raisonnables.

Pour Bouhaja, au-delà de la spéculation, c’est la cherté du foncier qui pèse lourd et détermine les prix de vente des appartements et villas. Pour lui, la solution est simple : injecter du foncier pour réguler toutes ces perturbations et combattre ainsi les spéculateurs lors des tendances haussières. « Il faudra aussi que les autorités accordent aux petits promoteurs les mêmes avantages que les grands en matière de dérogation », conclut-il.

Nouveautés

Parmi les nouveaux entrants présents au Sakane Expo, l’espagnol Grupo AZI qui après Tanger entame un projet sur 89 ha sur la route de l’Ourika. Il s’agit d’un projet immobilier et touristique avec un ensemble résidentiel de 240 villas dont le pris d’appel est de 4 millions de DH, un hôtel et un musée qui sera géré par la galerie Matis. A noter que celle-ci est également chargée de la promotion du projet.

Mandarine Group lance un nouveau projet à Tamansourt, porté par un groupe franco-marocain avec une médina, des riads et appartements. Enfin, un concept original, des bungalows (2 à 3 chambres) dans la palmeraie construits en dur et couverts d’une tente. Son promoteur est Abakanto, une joint-venture maroco-espagnole. Et c’est Stone Invest qui en assure la commercialisation. Les bungalows mis en vente à partir d’un million de DH seront mis en gestion hôtelière. Dans sa brochure, Stone Invest promet un retour sur investissement dès la 1re année.

Source : L’Economiste - Badra Berrissoule

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