Khadija et Mohamed Jellal attendent depuis 2011 de connaître les causes du décès d’Imane, leur fille de 14 ans, décédée dans des conditions non encore élucidées à cause de la paralysie de la procédure judiciaire enclenchée. Le médecin légiste, dont le rapport est très attendu par la juge d’instruction en charge du dossier, est resté depuis plusieurs années injoignable.
Les parents ont déposé plainte avec constitution de partie civile depuis le 22 novembre 2011 et attendent depuis que la justice établisse d’éventuelles responsabilités. On ne meurt plus d’une appendicite, déclarent-ils, tristes devant une procédure lente et difficile pour eux. Mais que s’est il vraiment passé ? Selon les parents, leur fille se plaignait de douleurs abdominales. Et les médecins consultés à l’époque ont répondu que ces douleurs étaient en lien avec les examens scolaires et lui ont prescrit du Fortimel, du Motilium et du Dafalgan. Malheureusement, Imane Jellal est morte et le dossier pour homicide involontaire se trouve depuis 2011 dans le cabinet du juge d’instruction, précisent des sources proches du dossier.
Le 06 Novembre 2017, le porte-parole Denis Goeman avait confirmé à la Dernière heure la volonté du parquet de Bruxelles de poursuivre au pénal les Cliniques universitaires Saint-Luc, une maison médicale de quartier et deux médecins dont un pédiatre des urgences. Il a aussi signalé que la juge en charge du dossier attend le rapport d’un médecin qui tarde à venir, bloquant ainsi la procédure.
Ce médecin semble être un habitué des faits, puisque par le passé, il avait déjà mis trois années à rédiger son rapport d’expertise sur le décès de la petite fille. Un rapport qui s’est avéré bourré de lacunes avec l’absence des témoignages pourtant nécessaires de seize médecins et infirmiers. Anne Gruwez, la juge d’instruction et la chambre du conseil se retrouvent pieds et poings liés par le manque de professionnalisme d’un médecin, rappelé à l’ordre sans succès le 21 janvier 2019, poursuit le journal.
Dans un courrier adressé à la juge d’instruction, l’avocat Jean-Paul Tieleman, conseil des parents, dénonce un dossier "totalement paralysé par le manque de conscience professionnelle du médecin légiste qui ne réagit à aucun des rappels envoyés par la juge Anne Gruwez". Il décrit une procédure "vécue par les parents comme un véritable déni de justice" et un immobilisme qui apparaît comme "un moyen d’atteindre la prescription."