"Notre priorité va être d’établir avec le Maroc une relation privilégiée. Plus que jamais, il faut qu’il y ait une complicité entre l’Espagne et le Maroc, entre la France, l’Espagne et le Maroc et entre la France, l’Espagne, le Maroc et le Maghreb", a-t-il affirmé dans un entretien publié lundi par le quitidien français "Le Figaro".
Déplorant qu’on "ait laissé se créer une crise permanente avec le Maroc", M. Moratinos a insisté sur la nécessité pour l’Espagne et la France d’initier une politique commune vis-à-vis des pays du Maghreb, "qui aide nos voisins du Sud à construire leur unité régionale à travers l’Union du Maghreb arabe pour qu’ils puissent aborder la modernité avec des garanties de succès". Pour lui, les attentats du 11 mars dernier à Madrid montrent qu’il faut aborder avec le Maroc tous les thèmes mondiaux et, en particulier, la lutte antiterroriste.
"Il y a un manque de confiance entre l’Espagne et le Maroc. Il va falloir éviter les réactions de rejet qui pourraient se produire en Espagne et faire en sorte que les services de renseignement et la police collaborent davantage pour faire face à ce défi", a dit le futur chef de la diplomatie espagnole et ancien envoyé spécial de l’Union européenne au Proche-Orient.
Interrogé sur l’éventuel retrait des troupes espagnoles de l’Irak, M. Moratinos a estimé qu’il ne faut pas confondre la lutte internationale contre le terrorisme et la crise irakienne. "Les menaces terroristes ne proviennent pas d’Irak, elles proviennent d’Al-Qaïda. Nous avons toujours dit que les paramètres de la présence internationale et le modèle politique et militaire en Irak doivent changer pour que nous puissions contribuer à une stabilisation de la situation", a-t-il souligné, en rappelant que les priorités de la communauté internationale sont la lutte antiterroriste et la stabilisation et la démocratisation de l’Irak.
MAP
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