« Je vous souhaite de souffrir, je vous souhaite de pourrir sur terre et que vos familles soient anéanties avec vous, Ya Rabbi (Ô mon Dieu) ! ».
Ce sont les mots de Lyla Harrouchy qui n’acceptent pas encore la situation que traverse depuis quelques moments sa famille. En effet, il y a trois mois, le corps de Mohamed Harrouchy a été découvert dans un talus à Haren (Bruxelles). Il avait été kidnappé six mois plus tôt à Schaerbeek. La sœur de la victime explique que sa famille vit un drame quotidien pendant que les assassins sont en liberté sans être inquiétés.
Que s’est-il vraiment passé le dimanche 9 décembre 2018 vers 21h30 lorsque Mohamed Harrouchy, âgé de 41 ans et papa de deux enfants, a été enlevé dans sa propre voiture alors qu’il quittait le café d’ASBL de la rue Portaels à Schaerbeek ? La réponse à cette question se fait attendre pendant que les proches du défunt vivent le martyre.
Dans le traitement de l’enquête sur la disparition et le meurtre de Mohamed Harrouchy, la famille dénonce la légèreté dont a fait preuve la police. « Nous n’étions pas des victimes mais les premiers suspects et nous le sommes restés jusqu’au mois d’avril. On nous disait : "Il va falloir parler maintenant !" », confie Lila, toute triste que la douleur et l’inquiétude de sa famille n’aient pas été prises au sérieux.
« Aujourd’hui, je veux que justice et vérité soient faites. Je ne vivrai que pour cela. J’ai la haine pour les assassins de notre frère ». Lila Harrouchy pense que, même si le système les a abandonnés, ils poursuivront la lutte pour que Mohamed Harrouchy, arraché à l’amour de ses proches, soit restauré dans sa dignité d’être humain. Ils ne demandent qu’à savoir tout au moins ce qui s’est passé, connaître les assassins et qu’ils payent devant les juridictions compétentes pour ce crime perpétré.