Ses parents, comme beaucoup d’autres ouvriers marocains sont arrivés en Belgique dans les années 60 dans la foulée de la vague d’immigration qu’a connue cette période. C’est à Louvain (à une vingtaine de kilomètres de Bruxelles) que Mimount est née, qu’elle a grandi et qu’elle a été scolarisée. Pour être dans une école de fille, son père l’inscrit dans une école catholique, “à l’école je recevais des cours sur la religion catholique et ce n’est qu’en rentrant à la maison que j’étudiais le Coran” se rappelle t-elle.
Mimount démarre son parcours politique à l’âge de 16 ans, en adhérant au parti des “Jeunes socialistes” à Louvain dont elle devient présidente au bout d’un an. A 18 ans, Mimount Bousakla quitte Louvain pour s’installer à Anvers. Là-bas, elle travaille la journée dans un Centre flamand pour l’intégration des immigrés pour payer ses cours du soir. C’est ainsi qu’au bout de 6 ans, elle décroche finalement un diplôme en Marketing. Tout en continuant à militer au sein du Parti socialiste à Anvers.
“A ce moment là, j’ai remarqué que l’on n’accordait pas assez d’attention à la problématique de l’intégration des immigrés et surtout qu’il y avait beaucoup de préjugés concernant les Marocains” raconte-t-elle. “Je me suis naturellement sentie responsable au sein du parti défendre les droits des étrangers en Belgique”.
Après avoir décroché un poste de conseillère en crédits dans une grande banque, elle s’est présentée pour la première fois aux élections municipales en octobre 2000. C’est ainsi qu’elle sera d’abord élue conseiller municipal. Son parti lui propose alors de devenir échevin dans la commune d’Anvers qui compte 160 000 habitants. Trois ans plus tard, le 18 mai 2003 elle tape plus fort et se présente aux élections pour le Sénat au Parlement fédéral et est élue sénateur avec 30.000 voix. A 30 ans, elle est la plus jeune des sénateurs de Belgique, ce qui n’empêchera pas le Sénat de lui proposer de représenter la Belgique au Conseil de l’Europe qui compte des parlementaires de 45 pays. Mimount Bousakla participe, au sein de cette organisation internationale, à la Commission pour l’égalité entre l’homme et la femme, celle des réfugiés, de l’immigration et de la population. Elle est notamment rapporteur dans la Commission migration sur le thème de la nationalité et l’enfant.
En 2002, cette jeune “beurette”, autre exemple de l’excellente intégration de nos compatriotes en Belgique, s’inspire de ses expériences en tant que Belgo-marocaine pour publier un livre : “Couscous avec des frites”...
La Gazette du Maroc
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