
Une opération menée jeudi par les forces de l’ordre italiennes, en collaboration avec leurs homologues chinois et avec le soutien d’Europol, a permis le démantèlement d’un réseau international de streaming illégal dont bénéficiaient 22 millions...
La « Darija » commence à percer sur le paysage médiatique marocain grâce à Casa FM et à quelques nouveaux journaux populaires.
Casa FM est une radio de proximité s’appuyant sur la « darija » comme moyen de communication. Elle propose une nouvelle programmation, un nouveau concept et une nouvelle équipe de jeunes journalistes animateurs. Cinq mois après ses débuts, Casa FM est désormais la radio la plus écoutée à Casablanca grâce à sa nouvelle version. Cette dernière consiste à diffuser une émission matinale, des talk-shows, de la musique, et des divertissements présentés en darija. Autorisé par la Haute autorité de la communication audiovisuelle (HACA), la radio darijaphone Casa FM, régie par Kamal Lahlou, attire de plus en plus le public casablancais trouvant la langue utilisée aisément intelligible.
Par ailleurs, les journaux darijaphones se positionnent de mieux en mieux, avec le credo de proximité. Fondé en 2002, à Tanger, par Elena Prentice, une artiste américaine originaire de Boston, le journal hebdomadaire darijaphone « Khbar Bladna » touche un très grand nombre de lecteurs. Le journal incite les gens à lire et à s’informer dans leur langue maternelle. Ses journalistes utilisent un langage basé sur un amalgame de mots issus de l’arabe, de l’amazigh, du français, et même du grec. Tiré à 6000 exemplaires à ses débuts, il dépasse actuellement le chiffre de 20.000 exemplaires. Il contient 20 pages, sans photos ni fioritures, mais avec des rubriques opulentes en informations dont un éditorial, des conseils pratiques de santé, cuisine, circulation routière, une page consacrée au divertissement, ainsi qu’un répertoire de numéros de téléphone pratique.
Entièrement rédigé en darija et imprimé en caractères arabes, le journal est distribué gratuitement dans de nombreux kiosques. Et par le biais des associations, des pointes de ventes telles que les pharmacies, les stations d’essence, et les cafés, Khbar Bladna circule à travers les quatre coins du Maroc.
De son côté, Elena Prentice, fondatrice de « Khbar Bladna », affirme que son but consiste à réduire le déphasage existant entre la langue écrite et la langue maternelle. Et indubitablement, il est tellement facile de s’informer à travers des mots familiers, loin des termes exigeant aux lecteurs d’en déchiffrer le sens mystérieux.
Khbar Bladna n’est pas le seul périodique en darija. A Rabat, Al Amal (l’espoir), un magazine régional de 24 pages rédigé en darija, a fa
it son apparition sur le marché marocain. Le magazine darijaphone est initié par l’Institut supérieur de l’information et de la Communication (ISIC) et l’association française International média formateurs associés (IMFA) en partenariat avec la Fondation Alexandre et Marguerite Varenna. En décembre 2005, Latifa Akharbach, la directrice de l’ISIC, a lancé le premier numéro officiel d’Al Amal, tiré à 2000 exemplaires. Depuis, le succès est indiscutable et le magazine répond aux besoins des citoyens curieux des nouvelles de leur région. L’équipe de la rédaction du journal informe les lecteurs des problèmes quotidiens de la ville en langue dialectale. C’est ainsi que Latifa Akharbache souligne que tous les citoyens, les plus, comme les moins alphabétisés, ont désormais tous le droit d’accéder à l’information.
Liberation - Ayoub Akil
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