
Les gendarmes de la Brigade de recherches de Bouliac ont démantelé un réseau d’exploitation d’ouvriers agricoles. Six personnes ont été mises en examen jeudi 12 décembre, dont un couple de Marocains placé en détention provisoire.
Rien ne va plus dans les centres de rétention administrative en région parisienne. Particulièrement celui de Vincennes. Quatre-vingts étrangers qui y attendent leur expulsion du territoire français, dont une dizaine de Marocains, sont entrés en grève de la faim depuis le 20 février 2008.
Dans un texte envoyé à des associations de droits de l’Homme, ils dénoncent la situation catastrophique, mais, surtout, les provocations des forces de l’ordre et leur manque de respect et de courtoisie. Ils révèlent également que leur vie quotidienne est faite de nombreuses récriminations, notamment les chambres sans chauffage, le manque d’eau chaude et pas de viande halal alors que plus de 90% des détenus sont musulmans.
C’est ce même centre qui a connu, la nuit du 11 au 12 février 2008 des mouvements de soulèvement à deux reprises. La première après l’extinction des téléviseurs sans aviser les détenus et la seconde suite à un début d’incendie d’une literie, suivi d’une fouille des chambres durant laquelle un Coran aurait été déchiré. Une intervention musclée s’en suit. Deux détenus ont été hospitalisés. La Ligue des droits de l’Homme, le Syndicat de la magistrature et le Syndicat des avocats de France ont lancé une enquête, le 25 février 2008, pour établir s’il y a eu bavure policière. Les premiers éléments démontrent que les policiers ont bien utilisé un taser, appareil à impulsion électrique, pour calmer les sans-papiers.
La Cimade exprime son inquiétude. Selon ce service d’entraide des étrangers migrants, depuis la fin décembre 2007, les tentatives de suicide, automutilations, grèves de la faim, départs d’incendie se sont multipliés dans le centre de Vincennes. À tel point qu’il est devenu le symbole de l’industrialisation de la rétention et de l’expulsion des sans-papiers.
Indignation
La polémique sur les conditions d’accueil des expulsés dans les centres a éclaté après qu’un sénateur du parti des Verts, Jean Desessard, a levé le voile sur le scandale de soixante-dix étrangers retenus, à la mi-décembre 2007, dans une ancienne salle d’embarquement de l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle où ils dormaient à même le sol sans couvertures.
Cette vague d’indignation coïncidait avec des manifestations contre la décision de l’expulsion d’un jeune Marocain de 21 ans, Younes Seddiki. Vivant en France depuis plus de huit ans, il avait déjà fait une demande de regroupement familial dans la mesure où son père est détenteur d’une carte de séjour, et avait ensuite engagé une procédure de régularisation pour vie privée et familiale, mais toutes ces démarches ont été rejetées.
La politique française d’immigration est de plus en plus critiquée. Les expulsions se font maintenant par quotas et non par études de cas. En 2007, 25.000 personnes en situation irrégulière devaient être expulsées et en 2007, 26.000. Brice Hortefeux, le ministre français de l’Immigration, ne lésine pas sur les moyens. C’est ce qui explique les descentes de police dans des foyers d’immigrés en pleine nuit.
Source : Maroc Hebdo - Loubna Bernichi
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