"Torture psychologique" pour les Marocains bloqués à l’étranger

Depuis la suspension des liaisons aériennes et maritimes par le Maroc à cause du coronavirus, de milliers de Marocains restent bloqués à l’étranger. Ils racontent leur calvaire et appellent par la même occasion, les autorités marocaines à œuvrer pour leur rapatriement.

"Je vis dans l’horreur ; je n’arrive plus à dormir", se lamente Ouissam. Cette Marocaine enceinte de sept mois et son époux sont bloqués à Istanbul. Elle confie à H24info que sa dernière visite chez son médecin remonte au mois de février.

"Mon bébé n’a pas fait son vaccin ; j’ai aussi peur pour ma grand-mère […]. Nous sommes épuisés physiquement, moralement, sans oublier l’impact financier", raconte Meryam. Cette mère de famille, son nouveau-né et sa grand-mère, sont coincés en France depuis plus d’un mois.

Se penchant sur la situation de ces Marocains bloqués à l’étranger, lundi 13 avril au parlement, le chef du gouvernement, Saâdeddine El Otmani a annoncé qu’un "suivi est mené pour préparer" leur retour, sans toutefois communiquer de date. Il a alors demandé à ces Marocains de "s’armer de patience".

"Nous avons fait preuve de patience durant plus d’un mois. Nous sommes esquintés […]. La réelle torture psychologique est que nous ne savons pas quand est-ce que nous pourrons rentrer au Maroc. Notre patience s’épuise", s’impatientent Amine et son épouse. Ceux-ci s’étaient rendus en France pour de simples vacances en laissant leur bébé de 18 mois au Maroc.

Jalil et quatre autres Marocains sont bloqués au Pérou. Un de ses amis et lui affirment que l’ambassade du Maroc les a pris en charge pendant les deux premières semaines. "Mais par la suite, on nous a expliqués qu’ils n’avaient plus de fonds. Par chance, nous avons été aidés par un brave homme ici, qui nous a laissés son studio. Mais nous n’avons plus d’argent et le niveau de vie est très élevé ici. Et le mois de ramadan approche", explique Jalil.