Une première au Maroc, deux jeunes arrêtés pour harcèlement sexuel
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Plusieurs centaines de personnes ont manifesté dimanche après-midi à Rabat et Casablanca sous le slogan « Mettre une robe n’est pas un crime », en solidarité avec les deux jeunes femmes actuellement poursuivies pour outrage à la pudeur, après leur arrestation avec une robe considérée comme « trop légère ».
Ces deux jeunes femmes, âgées de 19 et 23 ans, ont été arrêtées à la mi juin à Inezgane, à proximité d’Agadir, et seront jugées le 6 juillet prochain, selon les associations locales des droits de l’homme.
Victimes de harcèlements sexuels alors qu’elles se promenaient dans un marché populaire, elles ont été secourues par la police avant d’être emmenées au commissariat où elle ont été, selon elles, obligées de signer une déposition. Accusées d’outrage à la pudeur, elles risquent aujourd’hui 12 mois de prison, en vertu de l’article 483 du code pénal marocain (voir en bas de l’article).
Cette affaire a soulevé un tollé au Maroc. Plusieurs pétitions ont été mises en place depuis la médiatisation de l’affaire et une première manifestation s’est déroulée samedi à Agadir en solidarité avec Soumia et Siham.
« La sécurité dans l’espace public est un droit », « Assez de la violence envers les femmes » ou encore « non au gouvernement rétrograde de Benkirane », pouvait-on lire sur les nombreuses banderoles des manifestants.
Article 483 du code pénal marocaine :
Quiconque, par son état de nudité volontaire ou par l’obscénité de ses gestes ou de ses actes, commet un outrage public à la pudeur est puni de l’emprisonnement d’un mois à deux ans et d’une amende de 200 à 500 dirhams.
L’outrage est considéré comme public dès que le fait qui le constitue a été commis en présence d’un ou plusieurs témoins involontaires ou mineurs de dix-huit ans, ou dans un lieu accessible aux regards du public.
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