
Peine de mort : les abolitionnistes marocains se font entendre
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Depuis que certains réclament avec insistance la peine de mort comme punition exemplaire au coupable du viol et meurtre de Adnane, un enfant de 11 ans, ceux qui s’opposent farouchement à cette solution “extrême” appellent, d’abord, à lutter contre la pédophilie.
Dans la ferveur de l’affaire Adnane, plusieurs autres affaires de pédophilie ont été enregistrées, poussant l’opinion nationale à se liguer davantage pour exiger la peine de mort. Parmi les arrestations opérées dans le cadre de ses affaires de pédophilie, il y a celle d’un imam accusé d’avoir abusé de plusieurs enfants de son village. Quoique grave comme crime, l’écrivain et militant des droits humains Ahmed Assid, pense que « la peine de mort est une fuite en avant pour ne pas ouvrir un vrai débat sur les causes profondes des abus sexuels sur les enfants et de la tolérance tacite qui protège les agresseurs ».
Pour lui « le silence de la société marocaine sur les questions sexuelles, tabou dans les familles, et donc absentes du débat public, favorise l’impunité des pédophiles et la non-dénonciation des abus », rapporte La libre Afrique.
Selon lui, la peur de la honte, du scandale et de la stigmatisation sociale pour tout sujet lié à la sexualité est la cause de toutes cette déchéance morale où des adultes peuvent sans s’inquiéter abuser de l’innocence des enfants. L’exemple de l’imam pédophile, qui durant de nombreuses années, a agressé impunément des élèves de son école coranique, est révélateur, selon Me Abdel Moneim Al-Rifai. Pour lui, l’affaire Adnane a délié des langues.
Amina Bouayach, la présidente du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) propose de réformer le code pénal marocain pour limiter les abandons de poursuites et durcir les sanctions contre les pédophiles. Elle estime que le Maroc compte de nombreuses affaires de viol dans lesquelles les parents ont retiré leur plainte. Elle se souvient de la remise en liberté, en juin, d’un homme accusé d’avoir violé une fillette de 6 ans, mais libéré après retrait de la plante. Il y a également le cas du Koweïtien poursuivi pour un viol sur une mineure mais qui a quitté le Maroc après avoir été remis en liberté grâce à l’abandon des poursuites, précise la même source.
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