Depuis ce lundi 1ᵉʳ mars, ils sont nombreux à se poser des questions sur les raisons qui expliquent cette décision soudaine. Le Maroc a dû réagir face à des « actes irrespectueux pour le Royaume et ses institutions ». Tout a commencé par l’exclusion du Maroc de la conférence de Berlin sur la Libye en janvier 2020, suscitant un « profond mécontentement » de Rabat.« Le Royaume du Maroc a toujours été à l’avant-garde des efforts internationaux pour la résolution de la crise libyenne », avait souligné un communiqué du ministère des Affaires Étrangères.
Selon le ministère, Rabat « a joué un rôle décisif dans la conclusion des accords de Skhirat, qui sont, à ce jour, le seul cadre politique appuyé par le Conseil de Sécurité et accepté par tous les protagonistes libyens, en vue de la résolution de la crise dans ce pays maghrébin frère ». Le Maroc s’est dit surpris de cette mise à l’écart, et s’interroge sur « les critères et les motivations par lesquels le choix des pays participant à cette réunion a été fait ».
Compte tenu de ce précédent assez fâcheux et diplomatiquement incorrect, le ministre des Affaires étrangères a décliné une invitation de son homologue allemand, et des Nations Unies, pour prendre part à la conférence de Berlin 2 sur la crise libyenne, qui fait suite à celle de janvier. Le faux pas de trop, a été posé par l’Allemagne suite à la reconnaissance américaine de la marocanité du Sahara. Berlin avait officiellement demandé une réunion du conseil de sécurité de l’ONU, à huis clos, sur le dossier du Sahara.
En dehors de ces événements assez conflictuels, certains évoquent également « des activités suspectes d’associations allemandes au Maroc », d’autres parlent de « l’affaire du salafiste Mohamed Hajib, qui insulte à cœur joie, les institutions marocaines et dont Rabat réclame l’extradition ». Il y a eu aussi l’affaire du « drapeau » séparatiste brandi à Brème pour le 45ᵉ anniversaire de création de la République arabe sahraouie démocratique (RASD). Une suite d’incidents qui ont fini par épuiser la patience du Maroc qui a pris les décisions qui s’imposent.
En attendant, le Maroc a décidé de geler tout contact, « aussi bien avec l’ambassade d’Allemagne au Maroc qu’avec les organismes de coopération et les fondations politiques allemandes qui lui sont liés ».