Les revenus issus du tournage de films étrangers au Maroc ont connu une forte augmentation.
Depuis 1994, les Rencontres d’Averroès se proposent de réunir les deux rives de la Méditerranée. Cette année encore, Marseille a été le théâtre de ces moments de partage, ouvert au grand public, autour de la connaissance et de la culture. Chercheurs , écrivains, philosophes ou artistes étaient invités à transmettre leur expérience et échanger dans un monde où c’est « l’entre-soi » qui prime… « Elitisme arrogant des uns, tentation communautariste des autres : c’est ce qui sépare, et non ce qui unit, qui sert désormais de préalable à toutes formes de rapports ».
C’est contre cette vision restreinte du monde que sont organisées les Rencontre d’Averroès. En célébrant sa XIVe édition, du 20 octobre au 1er décembre, cette manifestation a pour principal leitmotiv de penser la Méditerranée des deux rives.
Pour cette édition, le Maroc a été excellemment représenté… A commencer par Faouzi Bensaïdi dont le film « What a wonderul world » a été projeté. Le public de la Cité phocéenne a également été ébloui voire ensorcelé par la prestation de Samira Kadiri (Maroc) et Alain Aubain (France) accompagnés des Ensembles Arabesque et Télémaque, représentants des deux rives de la Méditerranée.
« El Amor Brujo » de Manuel de Falla est l’histoire d’une gitane, Candela, qui va avoir recours à la magie pour éloigner le fantôme de son ancien amant et aimer à nouveau librement. Les musiciens qui jouaient tour à tour, finissent par communiquer d’une seule voix en jouant ensemble, créant ainsi une fusion entre deux traditions musicales. C’est le chef d’orchestre de l’Ensemble Télémaque, Raoul Lay, qui décide de mettre El Amor Brujo au répertoire en reprenant la version de 1915.
De la rencontre avec la chanteuse lyrique Samira Kadiri, par ailleurs directrice de la Maison de la Culture de Tétouan, va naître la spectaculaire métamorphose de l’« Amour sorcier »… D’où l’idée d’unir deux ensembles mêlant le patrimoine de la musique classique et celui de la musique arabo-andalouse. Le personnage de Candela sera interprété par les voix des deux rives de la Méditerranée : Samira Kadiri et le contre-ténor Alain Aubain. « Ils parlent chacun dans leur langue », selon l’expression de Raoul Lay, pour délivrer un seul message. Le spectacle a été, de l’avis des critiques et journalistes, d’une réussite exceptionnelle. Déjà, en juillet dernier, le public tétouanais a eu l’occasion d’apprécier l’« Amour sorcier » et a largement ovationné les artistes.
La présence d’artistes marocains à Marseille était un symbole fort. Il faudra désormais compter avec ce rendez-vous indispensable pour tenter de penser « ensemble » la Méditerranée des deux rives.
Libération - Amel Nejjari
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