« La pandémie de Covid-19 a eu des retentissements sur le trafic de drogues à cause des mesures de l’état d’urgence sanitaire décrétées par les autorités, notamment la fermeture des frontières et la restriction de déplacement et de circulation inter-villes, ce qui a contraint les réseaux criminels à adapter leurs modes opératoires et à changer les itinéraires pour poursuivre leurs activités illégales en empruntant des circuits éloignés et potentiellement fastidieux », explique à Aujourd’hui Le Maroc Abderrahim Habib, commissaire de police principal, également chef de service de lutte contre le trafic de drogues.
Dans sa dernière publication intitulée « lutte contre le crime transnational : résilience et réponse adaptée », la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) fait savoir que le Maroc a adopté une stratégie multidimensionnelle et équilibrée de lutte contre la drogue, respectueuse des droits et libertés, et qui prend comme fondement le cadre normatif international. À ces actions s’ajoutent les mesures de détection, de répression et de surveillance mises en place au niveau des postes-frontières et le long du littoral, l’attaque du patrimoine et des avoirs criminels ainsi que la coopération internationale. Ces actions ont été « couronnées par un accroissement sans précédent des taux d’interception, et ont permis ainsi la saisie d’importantes quantités de drogues et de produits stupéfiants et le démantèlement de nombreux réseaux criminels ».
Au cours de l’année dernière, les services de la DGSN en collaboration avec la DGST ont procédé à la saisie des quantités conséquentes de drogues, notamment de cannabis et ses dérivés, égalant les 217 tonnes. Le nombre d’affaires traitées durant les 11 premiers mois s’élève à 72 197 en 2020 contre 90 032 en 2019, soit une réduction de 23%. Quant aux quantités de résines de cannabis saisies, elles sont en hausse (191 tonnes 917 kg en 2020 contre 161 tonnes 385 kg en 2019). En ce qui concerne la cocaïne, la tendance globale a chuté de près de 76% par rapport à 2019 en raison de la fermeture des voies aériennes et maritimes. S’agissant des substances psychotropes, leur trafic a connu une baisse de 67%.
L’intervention des équipes cynotechniques s’est par ailleurs soldée par la détection de 7 tonnes 736 kg et 315 g de cannabis en 2020 et de 22 509 comprimés psychotropes. Le Maroc n’est plus un refuge sûr pour les trafiquants de drogue.