Phénomène qui remonte à plusieurs siècles, la roqya qui, selon l’Islam, se veut un exercice d’auto-médication, un rituel de purification et d’élimination des maux par la prière et la méditation, est devenue, depuis quelques années, une affaire de charlatans sans scrupules qui offrent la guérison par le biais de séances de thérapie rémunérées, relève Lavanguardia.com.
De façon plus détaillée, la roqya est un ensemble de méthodes spirituelles qui permettraient de remédier à des maladies cachées ou à de simples problèmes quotidiens comme le chômage, le célibat et les conflits familiaux, en récitant des versets coraniques et en utilisant des substances telles que l’huile, l’eau, le miel ou les herbes.
Une thérapie qui permet d’identifier, par exemple, des possessions supposées diaboliques, de la sorcellerie ou du mauvais œil, et d’en protéger. Cependant, depuis quelque temps, l’extension de cette pratique pseudo-religieuse attire au Maroc des personnes mal intentionnées qui en profitent pour saigner financièrement leurs victimes ou les soumettent directement au viol et à des abus sexuels.
C’est ainsi que les affaires pénales liées à ces exorcistes, à ces chamanes ou à de simples charlatans se multiplient au quotidien, avec des drames et des scandales de tous genres. A Kénitra, par exemple, c’est une fillette de six ans qui est décédée le 23 avril, au cours d’une de ces sessions, dirigée par son propre frère qui s’était proclamé raqi.
Pendant ce temps, la police de Tiznit a arrêté un charlatan accusé d’avoir abusé sexuellement de plusieurs clientes qui se croyaient persécutées par le diable. Les enquêtes confirmeront plus tard que le raqi a emmené ses victimes dans des endroits isolés, les a violées et volées là-bas.
Mosaab Touzi, le célèbre charlatan de Casablanca, a été condamné à sept ans de prison, après avoir violé plusieurs clientes lors de séances d’exorcisme au cours desquelles les victimes perdaient connaissance. A Dakhla, un autre raqi a été arrêté pour avoir violé une femme mariée lorsque celle-ci a disparu au cours de la séance d’exorcisme.
Autant d’actes pervers qui ont fortement dévoyé la pratique de la roqya, suscitant une grande méfiance de la part des populations. Les autorités, elles, n’entendent pas baisser la garde, en traquant n’importe quel pseudo-raqi, aux fins de protéger les personnes qui tombent parfois dans des pièges, empreintes de naïveté.