Malgré les incitations à l’auto-entreprenariat, les chômeurs préfèrent chercher un emploi salarié, révèle Bank Al-Maghrib (BAM) dans un récent rapport.
La première édition du conseil supérieur de l’emploi a offert l’opportunité aux employeurs marocains ainsi qu’aux leaders syndicalistes et aux officiels gouvernementaux de faire le point sur trois des programmes établis afin de favoriser la création d’emploi. La création de sessions de formation est un des composants majeurs des programmes gouvernementaux visant à lutter contre le chômage.
Dans le cadre de sa campagne visant à créer quelques 200 000 nouveaux emplois d’ici la fin 2008, le Gouvernement marocain a organisé la première réunion du Haut-Conseil pour la Promotion de l’Emploi, les 24 et 25 décembre. Le Conseil est une structure gouvernementale dont l’objectif est de favoriser le dialogue entre le Gouvernement, les employeurs et les syndicats.
Le premier ministre Abbas El Fassi signale que le dialogue entre les partenaires économiques et sociaux est le moyen adéquat pour la mise en place des stratégies efficaces pour un développement économique et social. « La stratégie du gouvernement s’assigne pour objectif de ramener le taux de chômage au niveau national à 7 % à l’horizon 2012. Les mesures incluent " la promotion de l’investissement, la promotion de l’emploi des jeunes, l’amélioration de l’environnement de l’entreprise.", dit-il.
Pour sa part, le ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle Jamal Ghmani explique que la tenue de ce conseil est une occasion pour faire le point sur l’évolution du marché de l’emploi et donner le bilan de trois projets séparés visant à la création de nouveaux emplois.
Le programme « Taâhil », qui vise l’adaptation de la formation aux besoins du marché de l’emploi, a permis l’identification de 12.000 opportunités de formation Selon les conventions entre l’Agence nationale de la promotion de l’emploi et des compétences (ANAPEC) et l’Office de la formation professionnelle et la promotion du travail, 17.000 diplômés devraient être formés à l’horizon 2009.
Le programme « Idmaj » a permis l’intégration de près de 73.000 chercheurs d’emploi à fin décembre 2007, dépassant ainsi les objectifs tracés. Il prévoit l’intégration de 105.000 jeunes sur 3 ans.
En ce qui concerne le programme « Moukawalati », plus de 9560 personnes ont été retenues sur 14.000 candidats inscrits et 2693 projets ont été soumis pour financement auprès des banques. Le directeur général du groupement professionnel des banques du Maroc El Hadi Chaibanou déclare que son groupement veille à faciliter les procédures d’accès au crédit Moukawalati par le biais d’une meilleure communication à travers le soutien lors de la constitution des dossiers.
M.Ghmani souligne qu’il est nécessaire de clarifier et assouplir les procédures outre le renforcement de l’esprit entrepreneurial chez les jeunes diplômés pour garantir la réussite de ces programmes.
Le syndicaliste Abdelkrim Al Aziz de la confédération démocratique du travail affirme qu’il est essentiel que le code du travail soit appliqué et respecté. Le Conseil a également recommandé l’élaboration de mesures incitatives et complémentaires pour l’insertion des diplômés cherchant un emploi depuis une longue période, tenant compte de la durée du chômage. Il prône la poursuite de l’exécution des programmes "Idmaj" et "Taâhil" tout en renforçant les contrôles et la prise en charge partielle ou totale par l’Etat des cotisations sociales.
Le conseil propose d’être doté des moyens logistiques nécessaires pour réaliser des études sur les possibilités de l’emploi dans les secteurs privé, public et semi-public.
Magharebia - Sarah Touahri
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