Maroc : deux journalistes en grève de la faim

12 avril 2021 - 10h39 - Maroc - Ecrit par : J.K

Deux journalistes marocains, en détention préventive depuis huit et dix mois, dans l’attente de leur jugement, observent une grève de la faim. Ils espèrent ainsi obtenir leur libération provisoire, ont annoncé leurs avocats lundi.

Soulaimane Raissouni, 48 ans, est le premier à entamer un « jeûne de protestation » jeudi, rapporte l’AFP, ajoutant que l’administration pénitentiaire n’a pu le dissuader « en raison des graves conséquences de cette décision sur son état de santé », explique cette dernière, via un communiqué précisant que face à son refus, il « a été placé sous contrôle médical ». Omar Radi, 34 ans, lui, est entré dans le mouvement, vendredi, a expliqué au cours d’une conférence de presse à Casablanca, Me Miloud Kandil, soulignant que les deux journalistes « remplissent les conditions pour en jouir » et « souhaitent avoir des procès équitables ».

Les deux journalistes sont poursuivis dans des dossiers distincts, mais tous deux liés à leurs publications critiques, à en croire leurs soutiens, précisant que plus d’une fois, les deux journalistes ont vu leur demande de liberté provisoire rejetée par la justice.

Radi, connu pour son engagement pour les droits humains, est poursuivi dans une double affaire de « viol » et d’espionnage, détaille l’agence de presse, rapportant que c’est au cours d’une brève audience début avril, que son procès a été renvoyé au 27 avril.

« Attentat à la pudeur avec violence » et « séquestration », c’est ce qui est reproché, après une plainte déposée par un militant de la cause LGBT, à Raissouni, rédacteur en chef du journal Akhbar Al-Yaoum, absent des kiosques depuis mi-mars pour des raisons financières, fait observer la même source. Son procès initialement attendu pour s’ouvrir le 9 février, est fixé au 15 avril, après deux renvois.

Pour rappel, l’historien et militant des droits humains franco-marocain Maâti Monjib, 60 ans, en détention préventive dans le cadre d’une enquête pour « blanchiment de capitaux », a été remis en liberté provisoire fin mars, après trois mois de détention préventive et dix-neuf jours de grève de la faim. Son procès en appel ouvert le 8 avril, a été renvoyé au 10 juin.

Les autorités marocaines, pour leur part, évoquent toujours l’indépendance de la justice et la conformité des procédures.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Droits et Justice - Presse - Omar Radi

Aller plus loin

Quatre nouveaux détenus du Hirak du Rif décident d’observer une grève de la faim

Après Nasser Zefzafi et son co-détenu, c’est au tour de quatre nouveaux détenus du Hirak du Rif d’entamer une grève de la faim. Ahmed Zefzafi, père du leader du Hirak rifain, a...

En grève de la faim, Chafik Omerani reçoit « une assistance appropriée » des États-Unis

Détenu à la prison locale d’Oukacha, le Youtubeur Chafik Omerani dit avoir entamé une grève de la faim. L’homme qui se présente comme étant un Américain d’origine marocaine a...

Le journaliste Mohamed Boutaâm innocenté

Poursuivi pour « immixtion sans titre dans des fonctions publiques », Mohamed Boutaâm, journaliste, directeur de publication du site d’information locale Tizpress, et par...

Une grève de la faim de 24 h en soutien à Soulaiman Raissouni ce mercredi

En soutien au journaliste Soulaiman Raissouni, le comité France de soutien à Maâti Monjib lance une campagne internationale de grève de la faim le mercredi 26 mai 2021. À cet...

Ces articles devraient vous intéresser :

Tarik Tissoudali condamné

Décidément, la semaine est décidément noire pour Tarik Tissoudali. Après s’être attiré les foudres de son club, La Gantoise, pour des critiques acerbes suite à la défaite contre le Standard, l’attaquant de 30 ans a été condamné vendredi par le tribunal...

Le droit des femmes à l’héritage, une question encore taboue au Maroc

Le droit à l’égalité dans l’héritage reste une équation à résoudre dans le cadre de la réforme du Code de la famille au Maroc. Les modernistes et les conservateurs s’opposent sur la reconnaissance de ce droit aux femmes.

Concours d’avocat : profond désaccord au sein de la profession

La polémique liée au concours d’accès à la profession d’avocat a fini par diviser le corps des avocats, dont certains défendent le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, et son département contre tout « favoritisme » tandis que d’autres appellent à...

Maroc : Vague d’enquêtes sur des parlementaires pour des crimes financiers

Une vingtaine de parlementaires marocains sont dans le collimateur de la justice. Ils sont poursuivis pour faux et usage de faux, abus de pouvoir, dilapidation et détournement de fonds publics.

Au Maroc, le mariage des mineures persiste malgré la loi

Le mariage des mineures prend des proportions alarmantes au Maroc. En 2021, 19 000 cas ont été enregistrés, contre 12 000 l’année précédente.

Le Magazine Marianne censuré au Maroc

L’hebdomadaire français Marianne (numéro 1407) a été interdit de distribution au Maroc, en raison d’un dessin caricatural jugé offensant pour le prophète Mohammad.

Trafic de billets de match : le député Mohamed El Hidaoui interrogé par la police

Soupçonné d’être impliqué dans une affaire de vente illégale de billets au Mondial 2022, le député RNI, Mohamed El Hidaoui, a été entendu, vendredi, par la justice.

La justice confirme l’amende de 2,5 milliards de dirhams contre Maroc Telecom

Le recours de Maroc Telecomcontre la liquidation de l’astreinte imposée par l’agence nationale de régulation des télécommunications (ANRT), a été rejeté par la cour d’appel de Rabat.

Accusé de viol, Achraf Hakimi se sent « trompé et piégé », selon ses proches

Achraf Hakimi a été mis en examen vendredi pour viol. Le défenseur marocain du Paris Saint-Germain (PSG), qui nie les faits, est soutenu par sa famille et son club. Selon ses proches, il dit se sentir « trompé ».

Plaintes de MRE : 96 % de satisfaction selon le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire

En 2022, le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ) a traité près de 96 % des doléances présentées par les Marocains résidant à l’étranger (MRE), selon un rapport de l’institution. Sur un total de 527 plaintes déposées, 505 ont été traitées par...