Les Marocains ont exprimé leur déception par rapport à la participation aux Jeux olympiques de Paris des athlètes marocains qui ont fait piètre figure et n’ont pas su défendre les couleurs nationales à cette compétition internationale.
Le gouvernement marocain envisage de renforcer les infrastructures nationales d’athlétisme pour s’assurer que les performances assez décevantes du pays aux Jeux Olympiques de Pékin ne se renouvèleront plus. Lundi 12 janvier, des responsables ont signé un accord avec le Fonds Hassan II pour le Développement Economique et Social et la Fédération Royale Marocaine d’Athlétisme visant à mettre de meilleures installations à la disposition des athlètes.
Dans le cadre de ce plan conjoint, des centres régionaux d’entraînement seront construits à Al Haouz, Benguerir, Benslimane, Khemisset et Khenifra, pour permettre aux athlètes prometteurs dans toutes les disciplines sportives de s’entraîner plus près de chez eux. De plus, vingt-et-une nouvelles pistes d’athlétisme à surface artificielle fourniront un accès à des installations d’entraînement de haut niveau dans tout le pays.
Une académie internationale d’athlétisme répondant aux critères de l’entraînement moderne sera également construite à Ifrane sur un terrain de quatre hectares. Cette future Académie Mohammed VI, d’un coût estimé à 88 millions de dirhams, abritera un centre de médecine sportive et deux grandes salles de pesée, des salles de physiothérapie et de massage, un sauna et un centre médical. Des athlètes de haut niveau et de niveau inférieur pourront venir s’y entraîner.
Le ministre de la Jeunesse et des Sports Nawal El Moutawakil a déclaré que ce projet serait lancé en 2011, pour un coût total de 400 millions de dirhams. Le Fonds Hassan II pour le Développement Economique et Social apportera 240 millions de dirhams, les collectivités locales 129 millions, et l’Etat contribuera à hauteur de 31 millions.
"Nous visons la promotion de l’athlétisme au Maroc à la lumière des travaux des Assises nationales du sport", a déclaré le ministre. "Toute cette infrastructure va certainement aider la fédération et les athlètes à mieux se préparer notamment pour les jeux olympiques de 2012."
Le président de la Fédération Royale Marocaine d’Athlétisme, Abdesselam Ahizoune, a déclaré que ce projet couvrira des villes de petite et moyenne importance qui manquent d’infrastructures. "C’est parce que le Maroc manquait de pistes que les performances étaient principalement axés sur le demi-fond", a-t-il commenté.
Selon Hamdi Hazzaz, le président de la ligue d’athlétisme de Fez-Boulmane, tous les pays créent aujourd’hui des académies destinées à produire des athlètes de haut niveau. "Je crois que l’académie d’Ifrane va vite donner ses fruits car nous disposons déjà d’athlètes prometteurs."
Les athlètes ont accueilli favorablement cette nouvelle du développement d’infrastructures d’athlétisme dans le pays.
Sanaa Benhama s’est dite particulièrement intéressée par la perspective d’une nouvelle académie internationale, qui, a-t-elle dit, "s’avère une véritable solution pour les sportifs de haut niveau pour s’entrainer dans les meilleures conditions, surtout que bon nombre d’entre eux recourent à présent à leurs propres moyens pour s’entraîner."
Le professeur d’éducation physique Faouzi Bendourou a ajouté que ces centres sont essentiels si l’on veut que les athlètes nationaux brillent sur la scène internationale. Pour lui, les efforts que consent le Maroc pour renforcer les infrastructures sportives devraient remettre le pays sur les podiums lors des meetings internationaux. "Les champions ne naissent pas du hasard", a-t-il conclu, "mais d’un travail de préparation de longue haleine."
Source : Magharebia - Sarah Touahri
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