Les prix de l’huile d’olive qui sont déjà élevés au Maroc, pourraient augmenter de 25 %, mettant le produit hors de portée de nombreux consommateurs. La sécheresse qu’a connue le royaume cette saison a suscité des inquiétudes quant à la disponibilité de l’huile d’olive. Dans de nombreuses régions, un litre d’huile d’olive se vend à 80 dirhams (7,24 euros), un prix déjà élevé sachant que le salaire brut moyen au Maroc est de 323 euros, selon Moody’s Analytics.
De nombreux Marocains ont exprimé leur mécontentement sur les réseaux sociaux face à la cherté et l’indisponibilité de l’huile d’olive, un ingrédient clé de la cuisine locale. Rachid Benali, président de l’association interprofessionnelle marocaine de l’huile d’olive (INTERPROLIVE), a alerté les consommateurs que la fraude à l’huile d’olive pourrait prendre de l’ampleur en raison de la pénurie. Le Maroc pourrait se trouver dans l’incapacité de produire suffisamment d’huile d’olive pour satisfaire la demande intérieure et respecter ses engagements à l’exportation.
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« Au Maroc, malheureusement, l’huile d’olive est encore largement consommée en vrac. Selon nos estimations, ce mode de consommation représente 85 % de la consommation nationale et laisse le champ ouvert à diverses méthodes de fraude, car il n’y a pas de moyen réel de vérifier si cette huile est falsifiée », a expliqué Benali, ajoutant que la plupart des fraudes se produisent sur des huiles d’olive vierges ou extra vierge qui sont mélangées avec des huiles non vierges ou végétales.
Benali souligne que « ces pratiques sont interdites au Maroc et sont considérées comme une fraude », même si elles « ne sont pas nocives pour la santé et sont même tolérées dans certains pays, tant que l’emballage indique qu’il s’agit d’une huile mélangée ». Dans plusieurs régions du royaume, le prix de l’huile d’olive pourrait atteindre 100 dirhams (9.04 euros) le litre, prévient-il. Selon le Conseil oléicole international, le Maroc a exporté 28 000 tonnes d’huile d’olive au cours de la campagne 2021/22, tandis que la consommation intérieure s’élevait à 150 000 tonnes contre seulement 37 000 tonnes en 1990/91.