Aide au logement au Maroc : le flop ?
Applaudi à son lancement, l’aide au logement ne suscite plus le même engouement. À ce jour, 8 500 personnes ont bénéficié de cette subvention.
La hausse exagérée des prix des petits appartements (60 et 70 mètres carrés), vendus à plus de 500 000 dirhams, a suscité la colère des députés qui ont interpelé le gouvernement à ce sujet.
La parlementaire Marwa El Ansari, du groupe istiqlalien, a exprimé son indignation face à cette situation, dénonçant l’avidité de certains promoteurs qui vendent ces appartements de petite superficie, qu’elle appelle des “boîtes d’allumettes”, à des prix élevés, ce qui rend inaccessibles ces logements aux familles à revenus limités et moyens. Le programme d’aide directe au logement est dédié à cette catégorie, a réagi Fatima Zahra Mansouri, la ministre de l’Aménagement du territoire, de l’habitat et de l’urbanisme, indiquant que son département a signé un accord avec la Chambre des notaires pour réduire les frais de procédures et faciliter les démarches d’acquisition de logements aux citoyens.
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Selon la ministre, le programme connait un franc succès. En témoigne le nombre de demandes qui est d’environ 3 500 par mois au cours des derniers mois, alors que la moyenne mensuelle était d’à peine 2 500 au début de l’année. Grâce au programme d’aide directe au logement, le nombre de projets autorisés a augmenté de 14 %, les ventes de ciment de 8,24 %, les transactions immobilières de 12,1 %, les prêts logement de 1,49 %, et les crédits alloués aux promoteurs immobiliers de 5,57 %, fait savoir la membre du gouvernement, soulignant qu’au regard de ces chiffres, le programme a boosté le secteur de la construction et apporté une bouffée d’air aux petites et moyennes entreprises qui ont réalisé près de 87 % des logements.
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Pour certains parlementaires, le programme est loin de combler les attentes, dans ce contexte de hausse des prix. « L’aide est accordée aux citoyens, mais elle est absorbée par les promoteurs », dénonce El Ansari, notant que certains appartements de moins de 50 mètres carrés sont vendus à 450 000 dirhams, une hausse exagérée qui réduit l’effet de l’aide. À ce sujet, la ministre a expliqué que le marché est soumis à la loi de l’offre et de la demande et que le gouvernement ne saurait fixer un plafond aux prix. Les députés ont invité le gouvernement à réguler les prix des appartements et à faire en sorte que l’aide entraine une hausse de la demande sans affecter les prix.
Aller plus loin
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