Le Maroc veut interdire la contrebande à Sebta et Melilla

La solution radicale est envisagée par les autorités marocaines qui souhaitent dans un délai de 5 à 10 ans mettre fin à la contrebande avec les villes de Sebta et Melilla, dans le nord du Maroc.

Cette proposition a été faite la semaine dernière par le directeur général de l’Administration des douanes et des impôts indirects (ADII) Nabil Lakhdar lors d’une réunion à la chambre des représentants. Pour le responsable, cette interdiction pure et simple de la marchandise de contrebande peut se faire de manière progressive durant 5 ou 10 ans avant son arrêt total, tout en assurant que l’option actuelle qui est de « coexister et gérer » peut également perdurer en améliorant les conditions des porteurs et en fluidifiant le trafic avec les deux enclaves.

« Cependant, il y aura toujours des problèmes », a averti Lakhdar qui se dit favorable à la fin de la contrebande, même si cette décision ne dépend pas de son service mais du gouvernement. La persistance de la contrebande, a-t-il ajouté, crée un appel d’air pour d’autres personnes qui viennent d’autres provinces de l’intérieur du pays.

Lakhdar a également évoqué la fermeture de la douane de Melilla, affirmant que celle-ci était irréversible. « Si cette douane servait à l’entrée des produits fabriqués à Melilla, il n’y aurait eu aucun problème, mais ils viennent d’autres pays », a-t-il fait savoir.

La fermeture de cette frontière commerciale a fait perdre plus de 200 millions d’euros à Mellila en deux mois, s’étaient plaintes les entreprises de l’enclave. Même si de nombreuses voix en Espagne s’étaient levées pour condamner cette fermeture unilatérale, les autorités marocaines, elles, ont répondu que celle-ci n’était pas politique et vise avant tout à lutter contre la contrebande et l’informel et à développer le port de Bni Nssar situé à quelques kilomètres de là.