
Le couple emblématique du cinéma marocain, Farah El Fassi et Omar Lotfi, a officiellement divorcé. La nouvelle, largement relayée sur les réseaux sociaux, a été confirmée par une source proche de l’actrice.
Faire un bilan est toujours un exercice difficile, surtout lorsqu’on parle chiffres. Les dernières escarmouches entre le HCP, et le ministère du Commerce en est un.
« Nous ne souhaitons pas faire un bilan de l’année cinématographique (2006) mais ouvrir un débat sur l’audiovisuel », précise Adil Semmar, responsable du portail Maghrebarts.
Est-il possible de faire l’un sans l’autre ?
Toujours est-il, globalement, que le secteur cinématographique affiche des signes de vitalité (voir p. 12). Hamid Benani, le SG de la Chambre marocaine des producteurs de films, l’atteste. « Le passage d’un système d’aides à celui d’avances sur recettes a été fiscalement salvateur », souligne-t-il. Dans le premier cas, les bénéfices étaient imposables à 40%. L’Etat reprenait donc d’une main ce qu’il donnait de l’autre. La nouvelle formule, dite avance sur recettes, « permet de prélever 25% sur la part du producteur au prorata du bénéfice », explique Benani. Celui-ci a droit à 50% de la recette (cinéma, DVD…) La recette enclenche ainsi une dynamique participative au fonds, géré par le CCM.
En 2007, « la cagnotte du fonds d’aide cinématographique est de 80 millions de DH », selon le réalisateur Fouad Souiba. Il y a 20 ans, elle oscillait entre 140.000 et 240.000 DH. C’est dire qu’un grand pas a été fait. Toutefois, pour bon nombre de professionnels, des efforts budgétaires restent à faire. « Un long-métrage reçoit en principe moins d’un million de DH. Le manque de moyens mine la créativité », selon le SG de la Chambre des producteurs.
La question du financement n’est pas le seul hic. L’espace cinématographique est en pleine régression. Pour 30 millions d’habitants, « nous avons à peine une centaine d’écrans et non pas de cinéma », s’alarme le chef de la division exploitation du CCM, Kamal Mghazli. Les chiffres donnent le tournis. En 1994, il y en avait 191. En 2004, 50 avaient disparu.
Les cinéphiles deviennent une espèce en voie d’extinction : 3,5 millions en 2006. L’année précédente, le CCM les a chiffrés à 4,63 millions. Un million de spectateurs s’est évaporé. Le piratage n’est pas la seule cause. Les exploitants de salles n’ont pas su accompagner la vague technologique (son dolby, écrans vétustes…) « L’inexistence de tarifs à géométrie variable -étudiants, week-end... De plus, les chaînes satellitaires apportent de l’eau au moulin », argumente Mghazli. Mais le tableau n’est pas si noir.
Le succès des complexes cinématographiques confirment qu’il y a de l’espoir. Il faut que les exploitants se mettent à niveau. « La fréquentation des salles de cinéma est en hausse de 4% en Europe. Pourquoi ne pas lancer un fonds pour les salles ? », s’interroge le cinéaste Fouad Douiba. L’idée est que le cinéma finance le cinéma.
Le vice-président de la Chambre marocaine des techniciens créateurs de film, Mohamed Kotbi, revient sur le statut de ces derniers. « Plus de 1.500 techniciens sont sans couverture sociale. De plus, des infractions ne sont pas réprimées », proteste-t-il. Il fait allusion à l’emploi anarchique par certains producteurs et réalisateurs, de « pseudo-techniciens ». « Le cinéma est devenu le métier de ceux qui n’en ont pas », martèle-t-il. Rendons à César ce qui est à César. Le cinéma marocain se fraye son chemin lentement mais sûrement.
Faiçal FAQUIHI
Ces articles devraient vous intéresser :