Jeune Afrique nous apprend que les liens commerciaux ne sont pas rompus malgré la crise diplomatique. « Le business entre le Maroc et l’Algérie a toujours existé » peut-on lire dans ses colonnes. Le journal fait savoir que bien que les contacts soient quasiment rompus entre les deux gouvernements, les échanges commerciaux se poursuivent et restent malgré tout, en dessous de leur niveau optimal. S’élevant à plus d’un demi-milliard de dollars par an, ils impliquent des poids lourds des deux économies.
Dans son développement, le magazine cite une source de l’Office des changes qui indique que « l’Algérie figure encore comme deuxième partenaire commercial du royaume en Afrique et elle vient à peine de sortir de notre Top 20 mondial ». Une régression annonce-t-on, car elle était le numéro un il y a 5 ans avec des échanges estimés à près de 8,5 milliards de dirhams (environ 793 millions d’euros, à la fin de 2016).
Selon les chiffres provisoires jusqu’à la fin de 2020, le volume d’échanges commerciaux entre les deux pays a atteint 5,3 milliards de dirhams. Un montant faible qui représente moins de 1 % des importations et exportations réalisées par le royaume. Il faut cependant noter que la variété des produits échangés renseigne sur le potentiel des synergies jamais réalisées entre les deux pays.
Les échanges économiques entre les deux voisins sont toujours dynamiques et tournent autour des produits essentiels sur les deux marchés. Les Marocains achètent des dattes et ouvrages de verres, des produits chimiques mais surtout des combustibles. En retour, ils expédient vers l’Algérie de la tôle en fer ou en acier, du café, des engrais, mais aussi des produits textiles.
Côté marocain, une bonne partie des exportations transite par des enseignes internationales, essentiellement françaises, qui parviennent à s’acclimater à l’environnement des affaires algérien assujetti à des changements répétés.
Selon Jeune Afrique, ni Rabat ni Alger ne veulent commenter le possible durcissement de la réglementation évoqué par la presse algérienne. « Tant qu’il n’y a rien d’officiel, nous ne pouvons pas prendre position », explique un président de commission à la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM). Pour ce dernier, une éventuelle rupture économique aurait peu d’impact sur le royaume, précise la même source.