Des usagers ont eu, au cours des dernières semaines, la désagréable surprise de ne pouvoir se connecter à Internet. Selon des témoignages recueillis par La Vie éco, ces derniers temps, des foyers abonnés à l’ADSL n’arrivent pas à accéder à la toile surtout à partir de 17 heures et parfois jusqu’à 21 heures. L’une des premières raisons apparentes est que la pression sur les infrastructures de Maroc Telecom est devenue très forte. A fin 2006, les abonnés au haut débit étaient au nombre de 390 000 contre pas plus de 248 000 clients une année plus tôt. L’ADSL représente aujourd’hui près de 98 % de l’offre globale d’accès à Internet. A cela, il faut ajouter que le choix de cette technologie encourage des activités dévoreuses de débit comme le téléchargement de logiciels, de musique, de films et de jeux...
La question est cependant de savoir pourquoi les équipements n’ont pas été dimensionnés graduellement au fur et à mesure de l’accroissement de la demande.
L’opérateur historique qui est encore seul dans l’offre Internet grand public n’a pas souhaité répondre aux questions de La Vie éco. Nous avons saisi l’ANRT pour avoir une réponse à une question : l’offre Internet au Maroc satisfait-elle aux normes internationales ? Autrement dit, le consommateur est-il en droit de protester dans la mesure où il paie un service qui ne répond pas ou pas assez à ses attentes ?
Possibilités de recours juridique très limitées pour le client
Le régulateur est formel : « Sur la base d’un audit opérationnel que nous avons commandité, nous affirmons que l’offre Maroc Telecom répond aux normes que l’on peut exiger un peu partout dans le monde ». « Partout dans le monde, soutient l’agence, on constate des moments de pic dans une journée et demander à un opérateur de mettre en place une infrastructure pour répondre à la demande à tout moment de la journée, c’est comme si on voulait construire des autoroutes à 12 voies ». De plus, la demande d’Internet au Maroc, du fait de l’absence de contenus dans le pays, est à 99 % orientée vers l’international. Ensuite, en fin de journée, avec la sortie des classes, le nombre de connexions augmente alors que les entreprises sont encore en activité.
D’un point de vue formel, le contrat type d’abonnement à l’ADSL ne prévoit pas de débit garanti, sauf pour les lignes spécialisées, pour lesquelles il faut payer plus cher. Et pour garantir un débit, il faut ajouter des équipements comme une carte de gestion de flux. Ce qui ne donne aucun recours juridique aux consommateurs.
On ajoute par ailleurs que la bande passante est passée de 900 Mbits en 2002 à 12 giga en 2006.
Bref, l’ANRT ne trouve rien à reprocher à l’offre Internet de Maroc Telecom. Deux questions. D’abard, pourquoi faudrait-il considérer que le passage à 12 gigas est suffisant ? Par ailleurs, les choses auraient-elles été les mêmes si les concurrents de l’opérateur qui, aujourd’hui, disposent de tous les moyens techniques pour le faire, étaient entrés en lice ?
La vie éco - Mohamed El Maâroufi