Reporters sans frontières : le Maroc toujours mal classé
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Après la publication par Reporters Sans Frontières (RSF), d’une capsule vidéo dénonçant la dégradation de l’état de la liberté d’expression au Maroc, c’est au tour des autorités de monter au créneau, pour dénoncer ce qu’elles qualifient d’« attaques injustifiées » et « assertions diffamatoires ».
C’est à travers le département de la Communication, relevant du ministère de la Culture, de la Jeunesse et des Sports que le gouvernement a livré sa réplique qui n’a guère convaincu RSF. Dans une mise au point, le ministère accuse RSF de vouloir « porter atteinte aux institutions nationales à travers des assertions mensongères et diffamatoires », soulignant que l’organisation évoque de manière erronée les cas de journalistes au sujet desquels la justice marocaine s’est définitivement prononcée, dans le cadre de procès équitables ayant débouché soit, sur leur condamnation, soit sur leur libération après avoir bénéficié d’une grâce royale.
En développant son argumentaire, le ministère est resté sur la défensive, affirmant que l’organisation « feint d’ignorer que la qualité de journaliste ne confère aucune immunité judiciaire qui permettrait aux journalistes de jouir d’un statut spécial les plaçant au-dessus de la loi, sachant qu’il appartient à la justice et uniquement à la justice de se prononcer souverainement sur les griefs dont ils font l’objet ».
Pour le département de la Communication, RSF a montré à travers cette capsule, « une méconnaissance inexcusable du système institutionnel marocain », en désignant « indûment les services secrets marocains » comme étant à l’origine des poursuites judiciaires contre les journalistes ». Et d’ajouter par ailleurs, que l’organisation a occulté « le fait que le Maroc s’est doté en 2011 d’un outil constitutionnel qui renforce l’indépendance du pouvoir judiciaire, matérialisée par les lois organiques relatives au Conseil supérieur du pouvoir judiciaire et au statut de la magistrature adoptées en 2016 par le Parlement après une démarche participative saluée par la Commission de Venise ».
Le document du département de la communication du ministère conclut en insistant que la vidéo publiée par RSF va jusqu’à « dénier aux présumées victimes d’abus sexuels leur droit fondamental à ester en justice contre leurs agresseurs présumés, en discréditant leurs plaintes en violation des principes et normes universels établis en la matière ».
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