Madrid et Rabat souhaitent enterrer la hache de guerre après la crise de l’îlot

6 juin 2003 - 00h00 - Espagne - Ecrit par :

Les Premiers ministres espagnol et marocain, réunis pour la première fois depuis trois ans, ont exprimé jeudi leurs souhaits de reprendre des relations amicales, après la crise diplomatique de l’été dernier au sujet l’îlot inhabité de Persil/Tourah.

Le Premier ministre Jose Maria Aznar et son homologue marocain Driss Jettou ont une réunion de trois heures et ont déjeuné ensemble à Los Yebenes dans la province de Tolède.

M. Aznar a qualifié cette réunion de positive et d’agréable, et a rappelé que l’Espagne souteniat le Maroc dans la lutte contre le terrorisme après les attentats du mois dernier à Casablanca qui ont tué 43 personnes. Il a jouté que d’autres réunions à un niveau ministériel auraient lieu au mois d’octobre au Maroc.

« Notre communication et notre niveau de compréhension ne pouvaient être mieux », a déclaré le Premier ministre espagnol. « Cela ne signifie pas que nous ayons exactement la même vision sur tous les problèmes. Mais cela veut dire que notre vision partagée est suffisamment solide pour pouvoir être très optimistes. »

La crise maroco-espagnole avait connu son paroxysme en juillet 2002 avec l’intervention de l’armée espagnole pour déloger une demi-douzaine de soldats marocains qui avaient pris place sur l’îlot inhabité de Persil/Tourah, situé à moins de 200 mètres des côtes marocaines. Le 17 juillet, veille de l’intervention militaire espagnole, l’ambassadeur d’Espagne, Fernando Arias Salgado, avait été rappelé sans délai par Madrid et avait quitté le Maroc par la route, via l’enclave de Sebta.

La liste des contentieux entre Rabat et Madrid est particulièrement longue : lutte contre l’immigration clandestine, sécurité du détroit de Gibraltar, position jugée « inamicale » par Rabat de la diplomatie espagnole sur l’épineux conflit du Sahara-Occidental, avenir des enclaves espagnoles de Sebta et Melilla, délimitation des eaux territoriales...

L’Espagne et le Maroc évoqueront les sujets comme l’immigration, les droits de l’homme et la démocratie « un par un », a déclaré jeudi M. Aznar. AP

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