Au Maroc, le secteur de la location de voitures reste impacté par une offre en hausse, des achats importants de véhicules, et l’informel.
Le petit tassement des nuitées, sur les deux principales destinations touristiques du Royaume, continue à hanter les nuits de Mohamed Boussaïd. Pour en avoir le cœur net, le ministre du Tourisme, et Kamal Bensouda, président de l’Observatoire national du tourisme, ont commandité une enquête sur la première destination touristique du pays, Marrakech.
Avec Agadir, la deuxième destination, la baisse de 6% chacune des nuitées enregistrée en octobre 2008 avait suffi à mobiliser pouvoirs publics et opérateurs du secteur. Pour cause, « ce tassement », petit soit-il, est suffisamment important pour grever le total des nuitées enregistrées par les huit principales destinations touristiques (Marrakech, Agadir, Casablanca, Fès, Rabat, Tétouan, Meknès et autres villes). Le recul cumulé des deux destinations locomotives de 12% à fin octobre avait abouti à un recul général des nuitées de 2% en comparaison avec la même période, une année plus tôt. De 14.620.194 nuitées à fin octobre 2007, elles sont descendues à 14.275.956 l’année dernière. Un gap que le ministre du Tourisme a du mal à accepter. A juste titre.
L’enquête que ses équipes et celles de Bensouda viennent de réaliser auprès des touristes, non résidents, à l’Aéroport de Marrakech-Ménara, entre les 12 et 17 janvier dernier, lui donne raison. Le but était de trouver une explication à ce gap entre arrivées et nuitées. Car sur la même période où le tassement a été observé sur Marrakech et Agadir, les arrivées internationales avaient augmenté de 6%.
L’enquête, qui a concerné un échantillon de 1000 touristes, a été réalisée en trois langues (anglais, français, espagnol) et a concerné tous les vols réguliers, charters, low-cost, ayant atterri sur l’aéroport de Marrakech durant cette semaine. Elle révèle que près de 50% des touristes arrivant à Marrakech fréquentent les autres formes d’hébergement que les établissements classés. Dans cet exercice, les Français (premier marché émetteur du Maroc) sont passés maîtres. Ils sont 20% à fréquenter les maisons d’hôtes, 4% à loger chez un particulier, autant en résidence secondaire (propriétaires) et 6% à loger chez des amis et/ou familles. Les MRE sont 49% à choisir de se faire héberger chez des amis et/ou familles et 24% en résidence secondaire.
La percée des maisons d’hôtes dans l’offre de Marrakech, 27% des hébergements l’année dernière et l’accès à la propriété (6%) donnent du fil à retordre aux hôteliers classiques. Ceci, d’autant plus que l’impact de la crise sur le pouvoir d’achat continue d’avoir des répercussions sur le budget de vacances.
Illustration. L’Organisation mondiale du tourisme (OMT) prévoit un fléchissement de passagers dans l’aérien de 3% en 2009 (la première baisse du trafic passager depuis les attentats du 11 septembre 2001). Jusque-là, de par la proximité avec les principaux marchés émetteurs, le Maroc pouvait arguer son accessibilité par route, rail et mer. Les choses se gâtent, quand l’OMT revoit ses prévisions à la baisse pour les arrivées internationales et prévoit une croissance zéro cette année.
Mais, pour de nombreux opérateurs, il en faut beaucoup plus pour décourager les porteurs du projet touristique au Maroc.
Source : L’Economiste - B. T.
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