Jeudi dernier, la journaliste Mélissa Theuriau a fêté ses 46 ans. L’occasion pour son mari, l’humoriste franco-marocain Jamel Debbouze de lui faire une belle déclaration.
Le gamin de Trappes est devenu un artiste “multicartes”, au succès planétaire. Retour sur la “Jamelmania”, à travers une biographie signée par Guy Zilberstein. “Je suis devenu acteur car c’est moins dangereux que de vendre de la drogue !”. Ainsi plaisante le roi de la vanne, Jamel Debbouze, dans sa biographie signée par le scénariste français Guy Zilberstein (intitulée “Dis-moi pas que c’est pas vrai”). À travers ses spectacles et, surtout, ses prestations cathodiques, le “gamin” de Trappes a réussi à gagner l’estime d’un public très varié.
“Je suis devenu acteur car c’est moins dangereux que de vendre de la drogue !”. Ainsi plaisante le roi de la vanne, Jamel Debbouze, dans sa biographie signée par le scénariste français Guy Zilberstein (intitulée “Dis-moi pas que c’est pas vrai”). À travers ses spectacles et, surtout, ses prestations cathodiques, le “gamin” de Trappes a réussi à gagner l’estime d’un public très varié. Il se place aujourd’hui dans le peloton de tête des comiques préférés des Français, aux-côtés d’un certain Gad Elmaleh. Faux candide, malgré son aspect intrépide ou grâce à celui-ci, son bagout a séduit toute une génération.
Né dans une famille marocaine de six enfants, aux revenus plus que modestes, il y a trouvé l’affection et les valeurs qui sont les siennes, encadré par un père rigoureux. “Mon père m’avait prévenu, si tu ramènes un jour les flics, j’arrache ta page du livret de famille”, sourit Jamel. Sa “tchatche” est vite repérée par Papy Degois, directeur du Déclic Théâtre à la Cité des Merisiers où il fait ses débuts. Après avoir attiré l’attention de Nabil Ayouch au Maroc, ce dernier lui offre son premier rôle dans son court-métrage Les pierres bleues du désert en 1992.
La consécration arrive en 1996 avec son entrée à Canal+. Sa chronique déjantée dans le cultissime “Nulle part ailleurs”, intitulée “Le cinéma de Jamel”, fait de lui la coqueluche de la chaîne à péage. C’est le début d’une carrière constellée de succès : one man shows, télé, cinéma… rien ne lui résiste.
Du talent et des convictions
Acteur, comique, animateur, Jamel est un artiste complet, doublé “d’une grande gueule”, à l’engagement facile. Il rate peu d’occasions pour montrer son indignation face à la discrimination qui frappe les immigrés. Cette sensibilité politique s’est endurcie depuis une altercation avec la police, en 2000. L’affaire est classée sans suite, mais Jamel passe deux jours à l’hôpital, prémices de sa rébellion contre l’ancien pays colonial : “J’aime la France. C’est elle qui m’a donné mes valeurs et qui a fait de moi ce que je suis aujourd’hui, mais je la déteste aussi parce qu’elle me renvoie une sale image de moi !”. Il persiste et signe : “Les jeunes, ils sont pas cons, ils ont compris que l’ascenseur social est bloqué au sous-sol et qu’il pue la pisse !”. Au lendemain des émeutes des banlieues en 2005, il constitue un front, aux-côtés du footballeur Lilian Thuram et du rappeur Joey Starr, pour inciter les jeunes à voter aux élections présidentielles. Leitmotiv : “Joe Dalton ne sera pas président !”, petit compliment à l’égard du président Sarkozy. L’un des rares paris que Jamel a perdus.
Entre-temps, l’homme a réussi à concilier son “boulot” d’amuseur public et sa verve militante, avec le film Indigènes. Le comique s’est investi corps et âme dans cette fresque cinématographique de Rachid Bouchareb, véritable combat identitaire. “Cette histoire a forcément trouvé des échos en moi, commente-t-il. On s’est retrouvé ici parce qu’à un moment donné, la France a eu besoin de nous”. Jacques Chirac qui, dans la foulée du film, active la revalorisation des pensions des anciens combattants africains. Quant à Jamel, il en récolta un prix collectif d’interprétation masculine au Festival de Cannes.
VRP du Maroc
Mais s’il utilise sa notoriété pour la cause des “Indigènes”, Jamel s’improvise aussi VRP de luxe du Maroc, n’hésitant pas à se faire l’avocat de Mohammed VI, dont on le dit très proche. “Ne me parlez pas de journalistes emprisonnés, je suis sûr qu’il n’a rien à y voir, lançait-il. En revanche, la marche de la monarchie vers toujours plus de parlementarisme, ce n’est pas rien ! Et le nouveau Code de la famille non plus !”.
Son engagement pour son pays natal est continu. Il envisage de “délocaliser” au Maroc le concept du Jamel Comedy Club, une émission qui donne leur chance aux jeunes talents de la France Black Blanc Beur. Un projet de chaîne télé, en association avec l’ancien directeur des programmes de Canal+, Alain de Greef, a même été évoqué par l’humoriste.
En attendant, le public marocain pourra le revoir, dans quelques mois, dans le film “Astérix aux Jeux Olympiques”. Un (autre) succès annoncé ?
TelQuel - Mélanie Favreau
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