Nasser Zefzafi, leader du mouvement de contestation du « Hirak », a bénéficié d’une permission pour rendre visite à un proche malade.
Lors de la séance hebdomadaire des questions orales de la Chambre des représentants tenue mardi 6 juin, les députés étaient unanimes sur la nécessité de libérer les manifestants arrêtés dans le cadre des incidents d’Al Hoceima.
Ils ont exprimé leur crainte de voir la crise s’envenimer dans le cas où l’approche sécuritaire de la gestion de la crise d’Al Hoceima est maintenue.
Le mouvement a été pacifique, il avait une portée sociale et économique visant le développement de la région. Le député du PJD, Abdellah Bouanou, lance : « Il faut dépasser l’approche sécuritaire et gracier tous les détenus » . Les députés du parti à la tête du gouvernement ne partagent pas les choix de ce dernier dans la gestion de ces manifestations.
Pour le groupe du rassemblement constitutionnel, le retard qu’a pris la composition du gouvernement a également aggravé la crise d’Al Hoceima en condamnant les communes à l’inertie. Dans ce sens, le groupe du Parti socialiste a précisé qu’il est temps, pour le gouvernement, de réfléchir à la mise en place effective du principe de la régionalisation élargie.
Le groupe du MP a, quant à lui, souligné l’urgence de la tenue d’une réunion au sein de la commission parlementaire de l’intérieur, des collectivités territoriales et de la politique de la ville afin d’élaborer une "vision commune" des mesures à prendre.
Il a été reconnu, par les députés, que la crise du Rif était essentiellement due à l’absence des élus et au retard pris par les programmes de développement à être concrétisés dans la région.
Le président du groupe istiqlalien à la Chambre des représentants, Noureddine Moudiane, a affirmé qu’en procédant à l’ arrestation des membres du "Hirak", le gouvernement a fermé la porte du dialogue. "Il faut réfléchir à la libération des personnes arrêtées et ouvrir un dialogue sérieux avec les membres du "Hirak", a-t-il conseillé.
Face aux interpellations des députés, à leur appel unanime à libérer les détenus d’Al Hoceima, le ministre de la Justice, Mohamed Aujar, s’est dit "surpris" par des députés qui accusent le gouvernement d’appliquer une approche sécuritaire, et se défend : "C’est un exercice pénal que nous avons mené durant les 6 derniers mois. 45 voitures ont été incendiées et 245 agents de polices blessés". "Nous avons adopté une approche de droit et nous ne serons injustes avec personne".
Le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, quant à lui, a rappelé que l’achèvement du programme "Al Hoceïma, Manarat Al Moutawassit", doté d’une enveloppe budgétaire de 6,5 milliards de dirhams et visant à faire de la région un pôle économique attractif répondant à une grande majorité des revendications des habitants, est prévu pour la fin de 2019.
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