Ils sont plus de 2 600 000 attendues pour cette année.Un chiffre qui représente plus de 60% de l’ensemble des Marocains établis à l’étranger, estimés à quelques 4 millions de personnes .Les enjeux de cette opération pour le Maroc sont pour le moins vitaux.
Faut-il le rappeler, les transferts MRE ont, en 2002, dépassé les 36 milliards de DH (soit environ 1,5 fois le budget d’investissement de l’Etat), devançant de loin les recettes touristiques avec 28 milliards de DH. Donc, en dépit des craintes, cette manne ne s’est pas tarie avec le temps, preuve de l’attachement des MRE à leur pays d’origine.
De plus, ces entrées de devises constituent un gain net pour le budget de l’Etat puis qu’elles n’ont pas requis d’investissements
spécifiques. Les transferts des MRE représentent plus de 16% des recettes du compte courant des transactions de la balance des paiements et permettent, ainsi, de réduire le déficit externe et, partant, d’alimenter les avoirs extérieurs en devises.
Ces transferts sont destinés, pour l’essentiel, à l’autofinancement des investissements au Maroc, outre le soutien de projets
de solidarité familiale et la contribution aux projets de développement local. Il faut rappeler à cet égard que pour faciliter l’opération retour une circulaire du Premier ministre diffusée demande à toute administration de se doter d’une cellule dédiée aux MRE.
Objectif : créer une interface entre l’administration et les MRE. Dans cette même logique le gouvernement a défini une nouvelle politique globale, intégrée et cohérente à l’égard de notre communauté de l’étranger, visant à accompagner ses
mutations, à satisfaire ses aspirations et à assurer une mise à niveau parfaite des organismes, institutions et associations qui s’en occupent, afin de les hisser, au niveau des enjeux vitaux que représente l’émigration pour le développement du Maroc, pour sa modernisation et pour son rayonnement extérieur.
Donc, il faut réellement une stratégie globale pour régler tous les problèmes et requêtes des MRE. La balle est dans le camp
des décideurs politiques. Va-t-on enfin arrêter une stratégie globale en faveur des trois générations de migrants, mettre en oeuvre un plan d’action précis pour répondre à leurs attentes et maintenir le flux financier tant convoité par les caisses de l’Etat ?
Saïd Ragragui pour menara.ma