L’affaire remonte en août 2018 lorsque le mis en cause a invité le SDF chez lui en lui promettant gite et couvert, rapporte La voix du nord. Désormais installé dans une remise, Saïd, le SDF ne pouvait s’imaginer qu’il allait y rester pendant deux ans. Son malheur a commencé le jour où il a voulu percevoir ses “assedics”. Comme conséquence, ses affaires ont été saisies, dont sa carte de retrait. Il lui était désormais impossible de profiter de ses revenus. Pis, il ne pouvait étancher sa soif ni manger à sa faim. Il se contentait de boire son urine et de sortir uniquement pour vider son pot de tabac où il faisait ses besoins.
Il a été sauvé des mains de son bourreau par deux de ses amis, Abdelmalik et Ali. Ils sont allés le récupérer le dimanche 2 août, après avoir appris ses déboires.“Avec Ali, on est allés chez le gars. Et quand on a vu Saïd… C’était Buchenwald…”. “Il avait les joues creuses et le torse amaigri.”, racontent-ils.
Deux jours après sa libération, Saïd est allé porter plainte. Devant les forces de l’ordre, il a reconnu que sa porte n’était pas fermée à clé. Mais il ne pouvait pas sortir, car il était habité par la peur et ne savait plus où aller. Il soutient avoir subi des violences seulement deux fois en deux ans sans pour autant donner avec précision les dates. Plusieurs jours après ses déclarations, la police n’est toujours pas pressée pour régler cette affaire. Aucune interpellation n’a été faite à ce jour, précise la même source. Aux dernières nouvelles, des vérifications sont en cours pour s’assurer qu’il ne s’agit pas d’une dénonciation fallacieuse.
Désormais libre, Saïd traîne les séquelles de sa séquestration même si les médecins certifient qu’il ne présente aucune carence : “Mais il ne peut pas manger normalement. Il faut lui donner de petites portions”, pour que son estomac, habitué à la frugalité, s’adapte, précisent ses deux amis qui s’occupent de lui.