"Les Incasables" : incursion dans l’univers d’un Marocain, professeur en classe Segpa à Marseille

5 septembre 2020 - 18h30 - Maroc - Ecrit par : G.A

Le récit de ses journées en classe Segpa fait de Rachid Zerrouki, l’instit le plus suivi sur Twitter avec 48 000 abonnés. Le livre de ce Marocain «  Les Incasables  », publié chez Robert Laffont, montre la patience, la clairvoyance, la compréhension et surtout l’empathie dont il a fait preuve pendant quatre années en classe Segpa à Marseille.

Les sections d’enseignement général et professionnel adapté communément appelées « Segpa » sont destinées aux élèves à besoin éducatif particulier. Et Rachid Zerrouki joue à merveille ce rôle d’accompagnateur et d’éducateur. Parti de chroniques publiées sur Twitter, celui que les élèves ont surnommé « Rachid l’instit » publie un livre dans lequel il raconte son expérience enrichissante à tous les niveaux. Il ne se voit pas enseigner ailleurs qu’en classe Segpa, même s’il change de collège cette année.

S’il y a quelque chose qui lui a fait détester le confinement, c’est le fait d’avoir été loin de ses élèves, dans l’impossibilité de les aider convenablement. «  Professionnellement, j’ai vécu le distanciel de façon très difficile, je me suis senti impuissant à aider mes élèves en grande difficulté. On ne peut pas travailler avec un smartphone. C’est une chose d’avoir un outil numérique, une autre de savoir l’utiliser à des fins pédagogiques  » confie-t-il. Même si la situation sanitaire n’est pas encore stable et que des craintes de contamination restent évidentes, le professeur est heureux de retrouver les élèves qui donnent du sens à son métier d’éducateur, rapporte 20minutes.fr.

À la question de savoir qui sont les « incasables » dont il parle avec réalisme et empathie, au point de leur consacrer des chroniques, ensuite un livre, Rachid Zerrouki explique que c’est un terme usuel qui n’a pas «  de définition scientifique  ». Il a déclaré que contrairement à ce que pensent certains, ce sont des jeunes capables de faire des merveilles si on les aide à trouver le meilleur en eux. «  J’essaie de montrer une vision plus positive, de mener chaque élève à trouver sa place  », a-t-il déclaré. C’est pour cela qu’il a pensé écrire un livre, une trace pour les générations à venir, une invitation dans le monde de ses élèves dont les difficultés sont énormes, un partage des réalités de ces enseignants parmi lesquels on retrouve certains qui arrivent à faire preuve de bon sens et d’humanisme.

Pendant ces quatre ans en classe Segpa, le professeur dit avoir compris que l’autonomie pour ces élèves reste un challenge, un défi quotidien. Pour lui, les élèves des classes Segpa n’ont pas besoin de préjugés, encore moins de pitié. Ils ont besoin de soutien, de confiance, d’encouragement. Il confie avoir été déstabilisé le jour où un de ses élèves, nommé Dylan, lui a demandé, « monsieur, pourquoi est-ce qu’on est nuls ? » Il explique que la réponse à une telle question se trouve dans «  la sociologie, les statistiques de l’Observatoire des inégalités qui montrent que seuls 4 % des enfants de leur condition sociale arrivent à décrocher un bac + 5, contre 60 % des autres enfants  ».

Il a souligné que s’il est allé sur Twitter, c’est surtout pour entrer en contact avec des chercheurs, des gens qui ont de l’expérience. Ce n’est certainement pas pour avoir de l’audience. Quoique enrichissante comme expérience, le prof pense bien prendre du recul pour mieux s’armer face à cette responsabilité, indique la même source.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Livres - Marseille - Education - Twitter (X) - MRE

Ces articles devraient vous intéresser :

Les MRE très attendus cet été pour booster l’immobilier

Les initiatives gouvernementales et le retour massif des Marocains résidant à l’étranger (MRE) contribuent à la relance du marché de l’immobilier marocain.

MRE : des milliards envoyés au Maroc !

Les transferts d’argent effectués par les Marocains résidant à l’étranger (MRE) contribuent non seulement de façon significative au PIB du Maroc, mais elles représentent aussi une véritable soupape de sécurité pour les familles.

Écoles privées au Maroc : hausse des frais et colère des parents

Des écoles privées ont décidé d’augmenter les frais de scolarité à la prochaine rentrée au grand dam des parents d’élèves. Préoccupée, une députée du Parti du Progrès et du Socialisme (PPS) appelle le gouvernement d’Aziz Akhannouch à agir pour empêcher...

Le Maroc propose un nouveau programme religieux aux MRE

En raison du contexte politique négatif en Europe, le ministère des Habous et des Affaires islamiques entend réviser sa politique d’encadrement religieux des Marocains résidant à l’étranger (MRE).

La CTM rachète Africa Morocco Link

Le groupe d’Othman Benjelloun, O Capital Group, redistribue les cartes dans le secteur du transport maritime marocain. La Compagnie de Transports au Maroc (CTM) s’empare en effet de la participation majoritaire (51 %) d’Africa Morocco Link (AML)...

MRE : Voiture de location au Maroc ? Évitez les galères à la douane !

Pour les MRE, opter pour une voiture de location peut s’avérer une solution commode pour se déplacer durant un séjour au Maroc. Cette alternative offre une certaine souplesse, mais elle implique de se familiariser avec les formalités d’importation...

MRE : Vacances gâchées par des tracasseries administratives

C’est avec un sentiment mêlé de lassitude et de colère que les Marocains résidant à l’étranger (MRE) vont commencer à débarquer dans les ports marocains dans les prochains jours.

Les transferts des Marocains du monde encore en forte hausse

Les transferts des Marocains résidant à l’étranger se maintiennent à la hausse, selon les derniers chiffres dévoilés par l’Office des changes.

Impôts : des procédures simplifiées pour les MRE

La simplification des procédures administratives pour les Marocains résidant à l’étranger (MRE) a permis à ces derniers de se mettre à jour vis-à-vis de l’administration fiscale, a déclaré Nadia Fettah, ministre de l’Économie et des finances.

Pénurie de médecins au Maroc : Le système de santé à bout de souffle

La pénurie de médecins persiste au Maroc. Par ailleurs, la réduction de la durée de formation en médecine suscite actuellement une vive protestation de la part des étudiants.