À 39 ans, le chanteur marocain Abdelhafid Douzi pourrait rapidement tirer un trait sur sa carrière musicale. Il a par ailleurs annoncé qu’il se retirait du jury de l’émission « Star Light », dédiée à la découverte de talents musicaux.
Mehdi Qotbi, Monsieur RP de luxe du régime chérifien en France s’est démené pour rallier le Gotha parisien aux festivités marquant un demi-siècle d’indépendance. Coulisses de ses faits d’armes sous les lambris de l’Assemblée républicaine..
Le 50ème anniversaire de l’Indépendance du Maroc était l’occasion ou jamais, pour Mehdi Qotbi, de se rappeler au bon souvenir de son carnet d’adresse. On ne présente plus cet émissaire de Mohammed VI qui navigue, avec un naturel travaillé, des rédactions parisiennes aux tables des ministres. Ami personnel de Villepin et artiste-peintre à ses heures, ce petit homme à la cinquantaine élégante est le lobbyiste le plus actif du Royaume chérifien. Il l’a encore prouvé le 7 novembre dernier en organisant, salle Colbert, à l’Assemblée, un interminable colloque pour célébrer l’amitié franco-marocaine.
Réunissant une centaine d’auditeurs, parmi lesquels on aperçut fugitivement Eric Orsenna, cette réunion pouvait s’enorgueillir de figures historiques comme Jean Daniel, Jean Lacouture et M’Hamed Boucetta qui parlèrent abondamment d’une guerre d’indépendance qu’ils avaient vécue. Seul Jean Védrine eut l’intelligence d’être bref pour éviter d’achever un auditoire déjà passablement assoupi. « La plupart des gens sont venus pour "affaires", explique didactiquement un attaché du ministère français de la Culture à son voisin. Personnellement, j’attends la pause pour pouvoir rencontrer le conseiller du roi du Maroc dans l’espoir de construire un musée à Casablanca ». Ladite pause arrive enfin. Pendant dix minutes, les couloirs se remplissent de costumes sombres s’échangeant des cartes de visite. Seul Qotbi se distingue, petite cravate d’un rose chatoyant, voletant d’un parlementaire à un homme d’affaires, apportant une bouteille d’eau à l’un, portant le vestiaire de l’autre et arrosant tout le monde d’une faconde servie d’un sourire qu’on dirait peint. Mais il n’est que 16h00 et l’on repart pour un tour, intitulé « Regard dynamique du changement », dixit les modérateurs -Hamid Barrada de TV5 et Josette Alia du Nouvel Obs.
Cette dernière cachera avec des efforts visibles son ennui profond jusqu’à la fin des prestations. Le dernier discours, pourtant débité sans humour, aurait pu faire sourire les lecteurs du Gri-Gri : Ahmed Ghazali, président de la Haute autorité de la communication audiovisuelle, vantait les mérites d’une presse et d’une télé marocaines libres, indépendantes, pour qui la censure est un mot creux... « Des questions ? », interroge finalement Josette Alia au bord de la syncope. Un trublion qui se présente comme « simple citoyen » veut titiller la notion de démocratie au Maroc. Il est vite rappelé à l’ordre par Hamid Berrada : « Allons, Monsieur, respectez les règles du jeu ! » Ouf ! C’est la deuxième pause. Le ballet reprend dans les couloirs, cette fois autour de Ahmed Ghazali, l’homme des médias, assailli de propositions...
Mais on est en retard. Qotbi s’agite, et c’est reparti pour un round, le dernier et le plus intéressant. Jean-Marc Ayrault, président du groupe socialiste à l’Assemblée, suivi d’Hubert Védrine, ancien ministre PS des Affaires étrangères dressent l’éloge du « très élégant », « très efficace » Mehdi Qotbi. Védrine, arrivé en retard, n’a rien préparé mais, en politique confirmé, improvise un discours sur les divisions franco-marocaines qui pourraient apparaître, à l’ombre de l’ami américain et du tigre chinois. Pas un mot sur les drames récents de Sebta et Melilla mais ils ne seront évoqués à aucun moment de la conférence... Brice Hortefeux prend la relève.
Le ministre UMP remercie Qotbi de lui avoir fait visiter le Maroc récemment. Enfin, Mohamed El Gahs, ministre marocain de la Jeunesse, se lance dans un éloge grandiloquent de la monarchie marocaine. Seuls parviennent à l’arrêter les signaux affolés de Qotbi lorsqu’arrive Douste-Blazy. Pendant une demi-heure encore, le Mickey d’Orsay assomme l’auditoire de « partenariat stratégique », « valeurs communes » et autres « amitié franco-marocaine », etc. Ça y est, c’est enfin fini. Morts d’ennui, on sort en titubant. Védrine commente à voix basse le discours de Douste remarquant qu’« il a pas dit trop de conneries, ça allait ». Mehdi Qotbi attrape des cals à force de serrer les paluches. Il est 19h30 et pas le moindre petit verre de champagne n’attend les vétérans du colloque. Désolé, chers amis, Qotbi avait invité le gratin la semaine précédente au Fouquet’s, en compagnie de Douste-Blabla et de Dominique Strauss-Kahn, mais pour le tout-venant, la monarchie a fait des économies de traiteur
Le Journal Hebdo
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