Le Maroc entend consolider la liberté de la presse et écarter la censure qui ne constitue "pas une solution", a assuré lundi à Rabat le ministre marocain de la Communication, Nabil Benabdellah.
"Je ne pense pas que la censure, la saisie ou l’interdiction constituent des solutions à la situation de notre presse", a déclaré Nabil Benabdellah dans une interview au quotidien Maroc Ouest (indépendant).
Le ministre a estimé que le respect des règles démocratiques au Maroc doit inciter les pouvoirs publics à "s’écarter de l’approche sécuritaire qui tend à considérer que les problèmes peuvent être résolus par la censure".
M. Nabil Benabdallah, qui est le porte-parole du gouvernement de Driss Jettou nommé le 7 novembre, avait indiqué après sa prise de fonctions qu’il ne procéderait à aucune saisie et à aucune interdiction de journaux.
Il est partiellement revenu sur ces déclarations par la suite, mettant l’accent sur le respect nécessaire "des lois, de l’éthique et de la déontologie" et soulignant à propos de la presse que le royaume "a ses traditions et ses institutions".
Un seul incident notable a été signalé dans ce domaine, par le Journal Hebdomadaire, dont la parution a été empêchée le 19 novembre pendant près d’une demi-journée, apparemment en raison d’un dossier qu’il contenait sur les fondements de la monarchie marocaine.
Le ministre de la Communication a par ailleurs indiqué que son département compte aider à la "mise à niveau" de certaines entreprises de presse par le biais d’un fonds de soutien financier.
"Il n’est pas question de généraliser les subventions (accordées aux journaux des partis politiques) mais plutôt d’apporter un soutien à ceux qui veulent s’intégrer dans le cadre d’une approche moderniste", a conclu le ministre.