Le Conseil National de la Presse (CNP) a fermement condamné ce qu’il qualifie d’« acte criminel odieux » du journal français Charlie Hebdo, l’accusant de s’attaquer directement au Roi Mohammed VI.
Le journaliste franco-marocain incarcéré, Ali Lamrabet, a décidé de cesser "dès aujourd’hui" la grève de la faim qu’il observait depuis le 6 mai à Rabat, a annoncé lundi à Casablanca (100 km au sud de Rabat) le prince Moulay Hicham, cousin du roi Mohammed VI du Maroc.
Ali Lamrabet a décidé de "mettre fin dès aujourd’hui" à sa grève, après avoir jugé "convaincants et recevables les arguments que je lui ai présentés", a indiqué Moulay Hicham.
Le prince a fait cette annonce en intervenant inopinément à l’occasion d’un point de presse tenu à Casablanca par des avocats et amis du journaliste.
Selon le prince Moulay Hicham, Ali Lamrabet a été "sensible notamment à l’argument selon lequel il servirait mieux sa cause en restant vivant et à l’idée qu’il ne fallait pas confondre dignité et fierté".
Moulay Hicham a par ailleurs précisé que la décision du journaliste d’arrêter sa grève de la faim "a été prise sans conditions". Le prince a également remercié le ministre marocain de la Justice, Mohamed Bouzoubaâ, qui lui a permis de rendre visite à Ali Lamrabet.
Le journaliste a été condamné en appel le 17 juin à trois ans de prison ferme, à l’interdiction de ses deux journaux satiriques, Demain Magazine et Doumane (arabophone), et à 20.000 dirhams d’amende (environ 2.000 euros).
Moulay Hicham, troisième (bien troisième) dans l’ordre de la succession de la monarchie, est parfois surnommé "le prince rouge" pour ses positions critiques.
Ali Lamrabet a été "sensible aux visites de représentants du Syndicat national de la presse marocaine (SNPM) et du Conseil royal consultatif des droits de l’Homme (CCDH)", a précisé Moulay Hicham.
Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières (RSF), Ahmed Benjelloun, l’un des avocats d’Ali Lamrabet et des représentants d’organisations des droits de l’Homme ont exprimé leur solidarité avec le journaliste, lors du point de presse, lundi à Casablanca.
Le journaliste satirique, qui est le correspondant au Maroc de RSF, a été condamné pour "outrage à la personne du roi", pour atteinte au "régime monarchique" et atteinte à "l’intégrité" territoriale du pays.
Il a été poursuivi notamment à la suite d’un article paru sur le budget du palais royal, divers dessins satiriques, un photomontage mettant en scène des personnalités politiques du royaume et la publication d’extraits d’une interview d’un militant associatif qui se déclare "républicain".
AFP
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