L’hebdomadaire français Marianne (numéro 1407) a été interdit de distribution au Maroc, en raison d’un dessin caricatural jugé offensant pour le prophète Mohammad.
Le frère du journaliste franco-marocain Ali Lamrabet, lui-même médecin installé en France, a écrit au Président français Jacques Chirac "en dernier recours, en tant que véritable ami du Maroc" et "président de la patrie des Droits de l’Homme".
Dans cette lettre qu’il a communiquée jeudi soir à l’AFP, le dr Lamrabet demande que justice soit rendue à son frère et qu’il retrouve son droit à la libre expression.
"Aujourd’hui, écrit-il, mon frère Ali est en train de mourir lentement mais sûrement sur un lit en fer de la section pénitentiaire du CHU Avicenne à Rabat au Maroc". Il souffre d’un ulcère gastrique évolutif et son état se dégrade rapidement, explique le médecin. Il est en grève de la faim depuis le 6 mai.
"Monsieur le Président, Ali Lamrabet n’est ni un terroriste, ni un poseur de bombe, ni un assassin. Sa seule arme, c’est sa plume, son seul crime, ses écrits et ses caricatures. (...) Ali n’appelle, ni à la révolution, ni à l’anarchie, ni au renversement du régime, il exprime simplement à travers ses écrits et ses caricatures, le sentiment de frustration de milliers de personnes qui se voient de plus en plus pauvres, et qui voient leur avenir bouché. Ce n’est pas en supprimant les messagers porteurs de mauvaises nouvelles, que leschoses iraient automatiquement mieux" (...).
"Le Maroc n’a pas besoin d’un nouveau martyr, il a besoin d’une véritable presse libre, ce qui est la manière la plus pacifique qui soit d’exprimer les revendications de milliers de personnes", ajoute le dr Lamrabet.
Le procès en appel d’Ali Lamrabet, condamné le 21 mai à 4 ans de prison et 20.000 dirhams d’amende (environ 2000 euros) pour "outrage à la personne du roi", a été mis en délibéré au 17 juin. En outre, ses deux publications Demain Magazine et Doumane (arabophone) ont été interdites.
AFP
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