Dans une interview accordée à l’Économiste, Karim Amor, le vice-président de la Fédération nationale des promoteurs immobiliers (FNPI), a déclaré que "les chantiers sont arrêtés à 95 %, et les bureaux de vente désertés". Pire encore, "les promesses de vente conclues avant le confinement sont toutes bloquées car, même les notaires et adouls ont arrêté leurs activités", indique le responsable qui souligne que le secteur est très mal en point depuis l’avènement du covid-19.
Selon le responsable, même l’entrée en jouissance des "biens acquis avant l’avènement du covid-19, ainsi que l’obtention des permis d’habiter, de réceptions et des différentes autorisations et attestations, sont suspendues". L’emploi de milliers de personnes est aussi fortement compromis en l’espace de quelques semaines. Et rien ne prouve qu’avec la levée du confinement, tout rentrera dans l’ordre immédiatement, car "acheter un logement est un projet de vie et ne se fait que dans une projection sur l’avenir", précise Karim Amor qui indique que "les banques ont un rôle à jouer dans l’extension des crédits accordés à tous les intervenants", rapporte l’Économiste.
Le coronavirus n’a fait qu’accentuer en réalité, une crise latente dans le secteur et qui a été provoquée par "l’inadéquation entre logements disponibles et le pouvoir d’achat des citoyens et leur capacité de financement". Une situation qui empêchait déjà les promoteurs "d’écouler facilement leurs biens dans diverses régions du royaume".
C’est pour cela que, dans le souci d’éviter "des faillites en cascade, un risque systémique bancaire et des centaines de milliers d’acquéreurs en déshérence", le vice-président de la FNPI plaide pour que le secteur fasse "l’objet d’une attention particulière de la part des pouvoirs publics". Il pense aussi que revoir à la baisse les prix, pourrait relancer le secteur. Selon des sources relativement bien informées, les promoteurs s’activent désormais à se dessaisir de leurs stocks à des tarifs exceptionnels. Des assouplissements dans les conditions d’acquisition doivent être accordées aux citoyens. Et ils ont besoin pour cela de l’accompagnement des pouvoirs publics pour ne pas sombrer totalement.