"La mendicité, la prostitution, et les enfants de la rue sont parmi les conséquences du code de la famille", a affirmé Mme Baddou dans un entretien au quotidien marocain L’Economiste.
Une réforme de ce code, objet d’un difficile débat politique et social, est à l’ordre du jour depuis plusieurs années au Maroc, suscitant notamment les réserves des islamistes.
"Une loi qui jette arbitrairement à la rue une femme avec des enfants n’est pas bonne", a-t-elle ajouté, estimant que le code de la famille (Moudawana) est "ineffectif puisqu’il ne remplit pas son devoir premier qu’est la protection de la famille".
Les femmes violentées sont acculées à un "parcours du combattant" pour prouver la violence subie et obtenir un divorce, déplore-t-elle.
Mme Baddou a appelé à l’interdiction de la polygamie, qui "telle qu’elle est pratiquée, est contraire à l’essence même de l’islam".
"A la limite, précise-t-elle, nous pouvons la tolérer dans des cas limitatifs décidés par le juge et avec l’autorisation de la (première) épouse".
Mme Baddou s’est déclarée "optimiste" sur le contenu d’un nouveau code de la famille, actuellement en discussion au sein d’une commission désignée par le roi Mohammed VI.
Plusieurs organisations féminines et des droits de l’Homme ont critiqué le code de la famille qui maintient les femmes marocaines, selon elles, dans un "statut de mineures".
AFP