Quelque 1,3 million de touristes ont visité le Maroc en avril 2024, ce qui représente une hausse record de 17 % par rapport à la même période de 2023.
Après le semi-échec des différentes formules envisagées pour servir le touriste national, le ministre du tourisme initie une nouvelle politique. Il vient de lancer son "Plan Biladi" qui vise le développement de huit nouvelles zones touristiques dédiées au tourisme interne.
Lors d’une conférence de présentation dudit Plan, organisée mercredi à Casablanca, les initiateurs de ce projet ont annoncé le lancement de l’appel d’offres relatif aux 3 premières zones dont le foncier est prêt. Il s’agit de la zone d’El Jadida : site de Sidi Abed ; la zone d’Agadir : site Imi Ouaddar ; et la zone d’Ifrane. La signature des conventions de mise en valeur est prévue pour mars 2008. La sélection des investisseurs qui seront en charge de l’aménagement, du développement et de la commercialisation des nouvelles zones touristiques du Plan Biladi se fera également par voie d’appel d’offres.
Les objectifs assignés au nouveau plan consistent à augmenter le nombre de voyages vacances pour atteindre 7,2 millions en 2010 contre 5,9 millions en 2003, soit une croissance de 22% des voyages vacances.
Il s’agit aussi de doubler le nombre de voyages vacances dans l’hébergement commercial formel, en faisant basculer une partie de la demande utilisant l’hébergement commercial informel et l’hébergement gratuit. Les objectifs chiffrés tablent sur 2 millions en 2010 contre 1.1 million en 2003, soit une amélioration de 28% en 2010 du total des voyages vacances contre 19% en 2003<.
Pour atteindre ces objectifs, le Plan Biladi prévoit de réaliser une capacité de 30.000 lits, soit 11.000 lits en résidences hôtelières horizontales et verticales et 19.000 lits en campings répartis sur huit nouvelles zones touristiques intégrées d’une superficie allant de 25 à 45 ha localisées dans les huit régions les plus prisées par la clientèle nationale.
Huit régions ont déjà été identifiées grâce à leur grande attractivité. Il s’agit du Grand Casablanca (Sidi Rahal), de Marrakech-Tensift-Al Haouz, de Tanger-Tétouan (Assilah, Kaa Srass), du Sous-Massa-Draâ (Agadir/Immiwadar à côté de Taghazout) et de Rabat-Salé-Gharb (My Bousselham). Les régions des Doukkala-Abda (Azemmour/Lalla Aïcha El Bahria), de Fès-Meknès-Ifrane (Ifrane) et de l’Oriental (Lazzanane) sont également ciblées pour accueillir des sites dans le cadre du plan Biladi.
A noter que pour cerner le comportement du touriste national et segmenter la demande des touristes nationaux, plusieurs études ont été menées par le département du Tourisme. Sur la base des résultats d’une enquête réalisée en 2003, la stratégie de développement du tourisme interne aura pour objectif de faire basculer une partie de la demande qui utilise des structures non payantes ou payantes informelles vers des structures payantes formelles : structures d’hébergement touristiques du type hôtel, résidences hôtelières et campings.
Afin de proposer des produits touristiques adaptés à la demande nationale (en terme d’hébergement et de coût), le département du Tourisme a mis en place, sur la base d’une étude interne réalisée à cet effet, un programme d’aménagement type comprenant une surface moyenne et un prix moyen par composante.
Chacune des huit zones identifiées proposera les 5 composantes en l’occurrence des résidences hôtelières verticales (résidences touristiques), des résidences hôtelières horizontales (résidences touristiques sous forme de villages de vacances familiaux), les campings aux normes internationales, le résidentiel ainsi que l’animation, commerces et loisirs. La capacité potentielle tourne autour de 6.000 lits, dont 2.400 sous forme de camping, soit 41% de la capacité et 2.000 lits sous forme de résidentiel (35%).
Il faut retenir que L’Etat prendra en charge l’apurement et la cession du foncier à un prix incitatif mais également la réalisation des infrastructures hors site. De leur côté, les développeurs s’engagent à aménager, à viabiliser le site, à réaliser l’immobilier et une partie du programme touristique et à gérer la zone. En revanche, il incombe aux promoteurs la réalisation et l’exploitation du reste du programme touristique alors que les distributeurs s’occuperont de la confection des packages, la commercialisation et la promotion du produit.
Libération - Mohamed Kadimi
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