Les millions d’amateurs de football marocains ne pourront pas suivre à la télévision le parcours de leur équipe nationale, les Lions de l’Atlas, lors de la phase finale de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2004 du 24 janvier au 14 février en Tunisie.
Les deux chaînes nationales, TVM et 2M, n’ont en effet pas acquis les droits de retransmission, ce qui provoque un tollé au Maroc, un pays candidat à l’organisation du mondial 2010 où le football suscite une véritable passion populaire.
TVM et 2M refusent de payer des droits, considérés comme exorbitants (500.000 dollars pour la diffusion en différé des 32 rencontres), à la chaîne panarabe ART (Arab Radio and Television, dont le siège est à Djeddah en Arabie saoudite) qui en assure la commercialisation pour le Moyen-Orient et le Maghreb.
Ces droits de retransmission avaient été initialement acquis par la société « Sportfive », dirigée par le Français Jean-Claude Darmon, qui les a ensuite vendus aux diffuseurs en Europe, en Asie et sur le continent africain. Comme pour l’Algérie ou l’Egypte, ART n’a pas l’intention de permettre à ses consoeurs de diffuser les rencontres en direct, dans le but de multiplier le nombre d’abonnements à son bouquet satellitaire.
Une attitude largement dénoncée par la presse marocaine, qui reproche également aux dirigeants de la TVM et de 2M de n’avoir pas engagé de négociations suffisamment tôt avec ART pour obtenir, a minima, la possibilité de diffuser en direct les seules rencontres disputées par la sélection marocaine.
»Compte tenu de la déception ressentie par le public marocain, je pense qu’il n’est pas exclu qu’une décision de très haut niveau puisse intervenir pour débloquer la situation, quitte à ce qu’il y ait arbitrage », estime pour sa part Karim Alem, président de la commission marketing de la Fédération royale marocaine de football (FRMF).
Sauf coup de théâtre, la seule solution pour les supporters des Lions de l’Atlas sera de suivre les matches en direct sur les chaînes européennes Eurosport ou TV5, à condition toutefois de disposer d’une antenne parabolique.
AP